Le président de la Fédération algérienne de judo, Ali Bendjemaa, a fortement critiqué la nouvelle politique de qualification aux Jeux Olympiques, la qualifiant «d’injuste» notamment pour le quota accordé au continent africain.

Notre pays compte beaucoup d’athlètes mieux classés sur la scène internationale, mais malheureusement ils ne seront présents dans les prochains Jeux Olympiques de Londres 2012. «Le nouveau règlement de l’instance internationale a fait que la qualification devient de plus en plus très compliqué» a déploré hier, Ali Bendjemaa, président de la Fédération algérienne de judo, lors de son point de presse organisé au siège du Comité olympique algérien.
Ce règlement a été mis en place sans la participation de l’Algérie, ajoute le premier responsable du judo en Algérie. «La Fédération algérienne, à cette époque, était en pleine phase de transition. On n’avait pas vraiment le temps de réagir concernant ce nouveau système, explique-t-il, l’instance nationale pendant cette période voulait sauver la peau du judo algérien».
Avant de s’étaler sur les différentes difficultés rencontrées par le nouveau bureau fédéral depuis son installation il y a presque trois années, le staff technique a tenu à expliquer s’abord le nouveau système de qualification «il est temps maintenant que l’opinion publique connaisse le nouveau système de qualification et fasse une comparaison avec les systèmes précédents» a indiqué le patron de la FAJ. Concernant ce système en question, les responsables du judo algérien expliquent qu’au début des Olympiades, les Fédérations internationales ont effectué des modifications majeures induisant de nouvelles règles d’arbitrage et de sélections olympiques. Le nouveau règlement stipule que le championnat du monde aura lieu tout les ans. 2 athlètes seulement par catégories y participent. L’instance nationale a, par la suite, élaboré un classement par points appelé Ranking-list. «Les cinq meilleurs résultats sont pris en compte» a expliqué le staff technique de la Fédération algérienne de judo. Le classement par points, signalons-le, est établi sur la base des championnats officiels (JO, monde, continental, master, 4 grands slam, 5 grand sprix, 16 world cup. Ce qui est énorme pour la Fédération algérienne qui, selon son responsable, ne peut participer qu’à dix compétitions sur les 26 organisées pendant l’année. Pour ce qui concerne la phase de qualification, cette étape s’étalera, selon les responsables du judo en Algérie, sur deux années, les points de la première année sont comptabilisés à 50% alors que ceux de la 2e année sont comptabilisés à 100%. Le championnat d’Afrique 2012 verra la dernière compétition prise en compte pour les athlètes afin d’amasser un maximum de points. Le classement mondial la Fédération internationale de judo se fera le 1er mai 2012, il sera utilisé pour allouer les 252 places. Les 14 premiers au niveau mondial seront qualifiés directement. Dans ce registre, l’Algérie compte deux athlètes, à savoir Soraya Heddad et Omar Benyekhlef lesquels sont qualifiés directement. Outre ces derniers les meilleurs athlètes dans le classement se qualifieront en fonction d’un quota continental. Dans ce cas, trois Algériens sont en compétition pour cette troisième place. «Le nouveau règlement est très compliqué» estime le président de la Fédération algérienne de judo, Ali Bendjemaa. «Ce qui a compliqué plus les choses, ajoute-t-il, c’est le changement des règles d’arbitrage». N’empêche, confirme-t-il, «nous devons nous adapter pour évoluer cette discipline» a-t-il dit
Le judo algérien a connu 10 ans de retard.
Sur un autre registre, le président de la Fédération algérienne de judo estime que le judo algérien a vécu des moments très difficiles
«il faut le reconnaître, sans citer personne, le judo algérien a vécu des moments très difficiles. L’ancien bureau en dépit des résultats qu’il a atteint, a négligé carrément la relève, en participant à chaque fois avec les mêmes athlètes. C’est une grosse erreur, en ignorant la relève. Le judo algérien a connu dix années de retard dus essentiellement à ce problème de relève» a déploré M. Bendjemaa. Ce qui a compliqué la mission de ce nouveau bureau, selon le président, c’est le départ des huit athlètes qui ne sont pas, selon la même source, des moindres. «Les athlètes que l’on a actuellement sont en train de rattraper le retard causé par leurs aînés» a-t-il indiqué. «Chez nous, ajoute-t-il, sept années de bien travaillent pour sept années de mal». Concernant les moyens,
M. Bendjemaa dira que pour avoir un soutien du partenaire, qui est le MJS, la fédération doit justifier ses dépenses «sincèrement le judo, comme pas mal de disciplines, est devenu trop coûteux. Maintenant, si ceux qui sont censés nous suivre accomplissent leur mission, nous pouvons prendre quelque chose, sinon…» A souligné M. Bendjemaa. Le patron du judo algérien a confirmé que sa politique est basée essentiellement sur le rajeunissement de l’effectif «actuellement nous comptons des jeunes très ambitieux, il veulent aller de l’avant. Ce qu’il faut éviter, c’est la pression sur les athlètes. Nous ne voulons pas revenir à la politique du bricolage» a-t-il conclu.