Au terme d’une mission de seize ans, une équipe de chercheurs de l’université de Dehli en Inde a répertorié douze nouvelles espèces de grenouilles nocturnes Nyctibatrachus, un genre encore peu connu. Lorsqu’il s’agit d’explorer le monde des amphibiens, les biologistes de l’université de Dehli font les choses en grand. Une équipe de chercheurs, formée en 1994 et dirigée par Biju Das, a passé de nombreuses nuits à parcourir les forêts de la côte ouest de l’Inde. Leur mission : rechercher de nouvelles espèces de grenouilles nocturnes appartenant au genre Nyctibatrachus.
Conclue en 2010, cette grande expédition a fait l’objet d’une étude publiée le 15 septembre dans la revue Zootaxa. Au total, 12 nouvelles espèces ont été répertoriées et toutes se sont avérées extrêmement rares, uniquement localisées dans des "petites poches de forêts protégées", a précisé Biju Das cité par le National Geographic. Au cours de leurs observations, les chercheurs ont néanmoins réussi à observer le mode de vie des batraciens et notamment leur mode de reproduction. Certaines des espèces identifiées ont ainsi montré un style "parental" bien particulier : c’est le cas de la grenouille nocturne découverte dans les chutes de Jog chez qui les deux parents, mâle et femelle, veillent sur les œufs avant qu’ils éclosent. Par ailleurs, les chercheurs ont également retrouvé trois espèces d’amphibiens déclarées comme éteintes parmi lesquelles la grenouille Coorg décrite pour la première fois en 1920 et disparue depuis.
Les forêts vierges
indispensables
à la préservation
de la biodoversité
Protéger les forêts vierges est indispensable à la conservation de la biodiversité des régions tropicales. Une équipe de chercheurs de l’université de Singapour explique cette nécessité dans une récente étude. Les forêts vierges, dites également primaires, espaces ni exploités, ni fragmentés, ni influencés par l’homme, doivent à tout prix être protégées pour préserver la biodiversité abritée par les régions tropicales. Dans une étude publiée par la revue Nature et rapportée par le site Sciences et Avenir, des chercheurs de l’Université de Singapour évoquent cette nécessité.
Les forêts dégradées ou transformées, comme les forêts secondaires, ne peuvent pas abriter une faune et une flore aussi riche que celle offerte par les forêts vierges. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont examiné près de 140 études sur la biodiversité de forêts d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique. Les impacts de l’exploitation des espaces forestiers ne sont pas les mêmes selon les régions. Mais dans tous les cas, l’influence de l’homme sur les forêts mène toujours à une perte de biodiversité.
Comme le notent les chercheurs, les oiseaux sont les animaux les plus vulnérables face aux modifications exercées sur leur habitat dans les forêts tropicales. Les auteurs de l’étude considèrent comme urgente et indispensable la mise en place d’actions en faveur des forêts primaires. Si aucun effort n’est réalisé pour les préserver, ce sont les richesses qu’elles abritent qui disparaîtront avec elles.