Une ambition française
Françoise Giroud, née Lea France Gourdji ce jour à Lausanne en Suisse est une journaliste, écrivaine et femme politique française. Elle a pris officiellement le nom de « Giroud » par un décret du 12 juillet 1964. Vice-présidente du Parti radical-socialiste et de l’UDF, elle a été ministre de la Culture, et fut une personnalité majeure de la presse politique en France. Fille de Salih Gourdji, directeur de l’Agence télégraphique ottomane à Genève (niant sa judéité, Françoise Giroud reste vague sur son passé, déclarant parfois que son père est devenu un réfugié politique à Paris pour avoir refusé de mettre son agence au service des Allemands. Avec un diplôme de dactylo décroché à l’école Remington, elle est employée dans une librairie du boulevard Raspail. Grâce aux relations de son père, ami de Léon Blum, elle commence une carrière au cinéma à Paris. Dès 1935, sous le nom de France Gourdji elle apparaît comme "secrétaire" dans le générique du film Baccara d’Yves Mirande. Puis elle devient la première femme française scripte de cinéma en étant la script-girl de Marc Allégret. agent de liaison dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle sera arrêtée sur dénonciation par la Gestapo et incarcérée à Fresnes de mars à juin 1944, date à laquelle le collaborateur Joseph Joanovici la fait libérer. Au sortir de la Guerre, ses convictions se sont affirmées, elles se révéleront dans ses prises de position contre la guerre d’Algérie, ce qui lui vaut le plasticage de son appartement, pour la cause des femmes ou pour le journalisme. Elle fonde en 1953 avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, son amant, L’Express, qu’elle dirige jusqu’en 1974 en tant que directrice de la rédaction, puis de la publication, et comme présidente du groupe Express-Union, entre 1970 et 1974. Elle fonde en 1953 avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, son amant, L’Express, qu’elle dirige jusqu’en 1974 en tant que directrice de la rédaction, puis de la publication, et comme présidente du groupe Express-Union, entre 1970 et 1974. En 1983, Jean Daniel lui propose d’être éditorialiste au Nouvel observateur, où elle écrit durant vingt ans. Elle produit également plusieurs émissions de télévision et publie essais, biographies et romans à succès. Elle est alors appelée comme membre du jury du Prix Femina en 1992.Elle a également été membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. A la sortie d’une première à l’Opéra-Comique, au bras de Florence Malraux, elle glisse dans le grand escalier et se fracture le crâne contre un pilier. Elle meurt ce jour à l’hôpital.
1998 Un Marocain engagé
Abdelghani Bousta était un homme politique marocain, opposé au pouvoir monarchique de son pays. En 1957, à 8 ans, encouragé par son école, il fait son premier discours au lendemain de l’indépendance marocaine. Celui-ci est centré sur l’urgence de l’engagement de tous les Marocains pour la construction d’un Maroc libéré et libre et sur la nécessité d’unir toutes les forces du pays pour y parvenir. Comme beaucoup de ses compagnons de lutte de l’époque, ses positions démocratiques visant à établir une séparation des pouvoirs et ainsi retirer le pouvoir absolu des mains du roi Hassan II, lui ont valu un exil forcé de plus de vingt ans
En 1965, à 16 ans, il obtient son baccalauréat scientifique. Il poursuit ses études à l’École Mohammadia d’ingénieurs (EMI) de Rabat. Durant cette période, il participe aux luttes estudiantines et se solidarise avec les différentes grèves universitaires. À 20 ans, il est ingénieur en électronique.
Les événements de mars 1973, organisés en grande partie par Mohamed Basri le pousseront à la clandestinité avant de s’exiler.Au début du mois de mars 1973, des militants de l’UNFP traversent la frontière algéro-marocaine et rejoignent l’Atlas pour mener une action armée d’envergure contre le régime marocain. Ils seront encerclés le 3 mars 1973 par les forces de police. D’autres militants risqueront leur vie en tentant de rejoindre l’Algérie.Suite à ces évènements un grand nombre de militants seront arrêtés et huit d’entre eux, condamnés à mort, furent exécutés le 1er novembre 1973, jour de la fête du sacrifice du mouton. Abdelghani s’exile à Paris en septembre 1974.
Suite à l’amnistie générale de 1994 et après une grande hésitation, il décide de retourner de temps à autre au Maroc. Il s’engage dans l’écriture de l’histoire du Maroc. Parallèlement, il s’investit pour regrouper tous les textes et les écrits de Ben Barka aux côtés de sa famille. Il décèdera ce jour à Paris.
Sabine Zlatin est une résistante juive française et une peintre. Ne supportant plus un milieu familial étouffant et l’antisémitisme des Polonais, elle décide au milieu des années 1920 de quitter son pays natal. Au gré des rencontres, elle gagne successivement Dantzig, Koenigsberg, Berlin, Bruxelles pour finalement arriver en France à Nancy, où elle entreprend des études en histoire de l’Art. Elle fait la connaissance d’un jeune étudiant juif de Russie, Miron Zlatin avec lequel elle se marie. Le couple sans enfant font l’acquisition d’une ferme à Landas dans le Nord de la France. le couple fuit pour Montpellier, avant de s’installer dans un petit village nommé Izieu. Ils y fondent en mai 1943 la colonie des Enfants d’Izieu qui abrite des enfants juifs. La colonie est un lieu de passage dans un réseau de sauvetage composé d’autres maisons, de famille d’accueil ou encore de filières de passage en Suisse. Le 6 avril 1944, la Gestapo de Lyon dirigée par Klaus Barbie, arrête les 44 enfants de la colonie et les 7 éducateurs présents. Après la rafle, Sabine Zlatin rejoint Paris où elle s’engage dans la Résistance. À la Libération, elle est nommée hôtelière-chef du Centre Lutetia, en charge d’organiser l’accueil des déportés à leur retour des camps. En juillet 1945, plus d’un an après la rafle, Sabine Zlatin apprend que son mari et les enfants arrêtés le 6 avril 1944 ne reviendront pas de déportation. Elle décède ce jour à Paris. Une plaque, au 46 rue Madame à Paris (VIème), commémore la maison où elle vécut.