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Edition du 20 Août 2011



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Ramadhan karim
Pour la création d’une académie scientifique musulmane
20 Août 2011

(Suite VI)
Ibn Khaldoun a par ailleurs attiré l’attention sur la nécessité d’inaugurer l’enseignement par l’étude du Coran et d’en faire la base, en raison de son caractère sacré. De plus, l’ardeur des jeunes à apprendre le Coran risquerait de fléchir s’ils commençaient par l’étude d’autres matières qui peut-être les en éloigneraient petit à petit jusqu’à les en détourner complètement.
C’est ce en quoi Ibn Khaldoun donne tort au cadi malékite Ibn Arabi : Le cadi Abu Bakr Al-Arabi, rapporte Ibn Khaldoun, soutient dans son ouvrage Récit de voyage une bien curieuse méthode d’enseignement. Il renverse radicalement l’ordre habituel et donne selon le système andalou à l’étude de la langue arabe et de la poésie, la priorité absolue sur toutes les autres disciplines. Dans ce système, on commence tout d’abord par étudier la poésie arabe ancienne qui contient la langue, celle en usage étant altérée, puis on passe aux mathématiques jusqu’à en maîtriser les lois, et on arrive enfin à l’étude du Coran qui s’en trouve ainsi très facilité.
Ibn Khaldoun approuve la méthode, mais souligne les difficultés de sa mise en pratique au Maghreb, les habitudes étant prises avec la première méthode, et il n’est pas si simple de s’en défaire. Nous tirerons peut-être avantage à considérer les idées ainsi énoncées par Ibn-Al-Arabi pour notre problème actuel de l’enseignement de la langue arabe et du Coran, malgré les réticences exprimées par Ibn Khaldoun, ces réticences consistent en effet, dans la transformation des habitudes dont craint Ibn Khaldoun qu’elles ne conduisent à oublier peu à peu le Coran et à en négliger l’enseignement.
Or, hormis les quelques efforts louables nous pouvons dire que nous sommes allés bien au-delà maintenant, puisque nous avons négligé et la langue arabe et le Coran. Nous ne nous écarterions pas de la bonne voie, si nous songions sérieusement à faire débuter notre enseignement à l’âge de cinq ans plutôt qu’à sept.
On constate bien que les familles aisées des villes, trouvant l’âge de sept ans trop tardif, confient leurs enfants aux écoles des missions, d’apparence tellement propre. C’est peut-être un tort, car la plupart d’entre elles visent plus à désaffectionner l’Islam qu’à inculquer la vertu ou la simple connaissance. C’est pourquoi la méthode suivante est à suggérer, à savoir commencer par enseigner la langue arabe classique (Al-Fosha) : lecture, syllabation-dictée, au moyen de chants simples, de contes d’enfants et d’histoire religieuse, comme dans le Coran.
Les Hommes de l’Eléphant, les peuples de Ad et Thamud, l’histoire de Josph, Moise et Pharaon. Faire apprendre par cœur quelques courtes sourates du Coran. Il sera en outre recommandé pendant cette période d’inculquer aux enfants les bonnes mœurs que nous prescrit l’Islam, d’étudier quelques versets et habiths traitant de ces questions en ayant soin d’en mettre toujours le sens à la portée des enfants.
Après l’âge de huit ans, enseigner carrément la langue arabe en faisant apprendre par cœur des poèmes, sans se soucier outre mesure de leur simplicité. Car la mémoire de l’enfant se trouve alors suffisamment réceptive et les aptitudes particulières pour la langue ne tarderont pas à apparaître.
Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que, plus tard, se fera sentir le besoin d’une connaissance approfondie de la langue, lorsque nos enfants auront à se spécialiser en technologie et dans différentes sciences. Ayant aimé la langue arabe dès le jeune âge et s’étant familiarisés avec elle, ils y introduiront ipso facto les concepts des matières scientifiques étudiés, et se fonderont sur elle dans l’expression et la terminologie. Autrement, ils s’en détourneront certainement, feront de l’imitation servile, demeureront esclaves de langues étrangères et perdront toute originalité. C’est là la pire des faillites.
(Suivra)


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