Faire connaître les pays musulmans les uns aux autres en introduisant dans les programmes d’enseignement de tous ces pays l’étude de la géographie de chacun d’eux (géographie physique, ressources et richesses naturelles, …), ainsi que son histoire complète avant et après l’Islam. N’est-il pas honteux que des musulmans soient ignorants de tout ce qui concerne les pays musulmans existant dans les régions du monde ?
(Suite II)
De même qu’il y a lieu d’organiser des voyages en pays musulmans pour permettre de les découvrir et de prendre contact avec leurs habitants. Des relations doivent être rédigées par les participants qui enregistreront ainsi leurs constatations qui seront certainement plus intéressantes que ce que l’on a appris par ouï-dire. Il n’est pas de doute que de tels voyages seront, par les facilités qu’ils comportent, leur organisation bien étudiée, le meilleur moyen de créer des liens d’amitié et des relations sociales entre peuples musulmans.
Beaucoup d’entre nous savent beaucoup sur l’Europe et l’Afrique mais rares sont ceux qui n’en savent rien. La plupart ignorent presque tout des pays musulmans tel que la Malaisie, par exemple, le climat, les mœurs de ses habitants, leur héritage culturel, leur vie sociale. On sait que les programmes de l’enseignement moderne dans les pays arabes sont dans leur ensemble presque similaires. Les différences qui existeraient entre eux ne sont que des différences de détail.
En effet, la plupart sont une imitation des programmes de l’enseignement européen, parvenus sous l’influence de la France et de l’Angleterre dans la majorité des cas. Au Soudan, par exemple, on se refusa tout d’abord à fréquenter les nouvelles écoles introduites par Lord-Ketcher et Sir James Kerry, mais par la suite, force fut de les admettre en raison de l’intérêt bien évident des débouchés qu’elles offraient, à tous leurs niveaux, dans la fonction publique. Dans une première étape, la quasi-totalité des écoles était réservée aux garçons et les écoles de filles étaient rares. Ensuite, les gens admirent également celle-ci, puis l’enseignement féminin fut poussé jusqu’à l’université. C’était à l’âge de sept ans que les enfants étaient choisis pour écoles primaires, première étape du nouvel enseignement, mais seulement après un examen en dictée.
Mais en général, c’était à l’école coranique appelée ’’Khaloua’’ que l’on envoyait les enfants apprendre les premiers rudiments de lecture. De là, on choisissait les élèves aptes à l’école primaire après leur avoir fait subir l’examen indiqué. Plus tard, on renonça à choisir les élèves sur examen à partir des ’’Khaloua’’ et c’est à l’école primaire elle-même qu’il fut confié de dispenser les premiers rudiments de lecture.
En 1934, fut créé l’Institut des sciences et de la pédagogie à Khartoum. Sa mission était d’œuvrer au développement des programmes d’enseignement, et à la préparation pédagogique des enseignants.
Cela, dans le cadre d’une adaptation générale à la société soudanaise, une adaptation qui voulait cependant conserver, malgré tout, un caractère d’austérité à la vie menacée par le luxe de la ville et la répugnance des intellectuels aux travaux manuels. Cette orientation, donnée à l’institut par son promoteur, un Occidentaliste, n’est sans doute pas étrangère à l’influence de quelques-unes des idées et théories en vogue à l’époque, en Europe.
(Suivra)