Parmi les versets les plus mystérieux et les plus énigmatiques dans le Coran et auxquels presque tous les exégètes n’ont pas trouvé de réponses rationnelles il y a le verset qui parle de l’utilisation de cordes pour pouvoir monter au ciel.
(Suite II) Abdallah. H. (Djelfa)
Bien entendu, face à l’incongruité d’une expédition céleste, qui utiliserait des cordes, plutôt que des fusées ou autres engins balistiques, les orientalistes n’ont pas hésité longtemps, pour donner à ce verset leur propre interprétation, tout en considérant qu’il ne convenait pas de franchir les limites de la bienséance en offrant à leurs lecteurs un brouillamini ridicule.
Alors, ils y sont allés de leur propre interprétation, qui pensaient-ils, avait l’avantage d’offrir une certaine cohésion et d’apaiser l’esprit. Si Régis Blachère se maintient à la limite du supportable, dans ses pérégrinations intellectuelles, sans y voir plus clair pour autant, dans sa propre logique qui reste, pour le moins amphigourique.
Savary et Kasimirski, par contre, déraillent complètement. Ils sont obligés de jongler avec les convenances pour espérer s’en sortir à meilleur compte, mais en réalité ils ne le font qu’à leur désavantage, versant un peu plus dans le grotesque.
Voici par exemple, comment Blachère traduit le verset en question : ‘‘Que celui qui pense qu’Allah ne le secourra pas dans la vie immédiate et la vie dernière, tende une corde jusqu’au ciel, puis qu’il la tranche, et qu’il considère si son stratagème dissipera ce qui l’irrite.’’
L’action principale consiste à tendre une corde jusqu’au ciel puis à la couper, et alors on verrait bien ce que l’on verrait ! Même si la curiosité pour connaître l’intérêt pratique de cette action semble légitime, l’auteur ne livre pas ses secrets, il reste muet, incapable de voir clair dans le casse-tête chinois qu’il a pourtant lui-même élaboré, après d’intenses cogitations.
La version imaginée par Savary possède une connotation tout aussi tragi-comique, mais il en rajoute encore plusieurs couches. La voici : ‘‘Que celui qui pense que le Prophète sera privé du secours divin dans ce monde et dans l’autre, attache une corde au toit de sa maison et s’étrangle. Il verra si son stratagème rendra vain ce qui l’irrite.’’
Pas moins ! Et dire que c’est sur ce genre de traductions, que les orientalistes et les adversaires de l’Islam fondent leurs opinions, et se prennent pour des experts en sciences islamiques ! Aussi, il n’y a pas de quoi s’étonner que leurs conclusions soient du même niveau d’excellence que les ‘‘sérieuses références ‘’, dont ils se sont inspirés.
Il y a lieu de noter plusieurs innovations importantes dans ce verset chez Savary. Le toit de la maison n’est pas mentionné par le Coran et il n’est pas sous-entendu non plus dans le texte.
Il a été inventé pour les besoins d’une cause qui avait réellement besoin de s’appuyer sur des béquilles, car la réalité avérée, ne se prêtait nullement à une telle mascarade. La référence à la strangulation est elle aussi imaginaire. Savary fait s’étrangler des énergumènes, comme dans une série noire, avec une facilité déconcertante sans même joindre à sa phrase un sic, qu’il affectionne si bien, ou un point d’interrogation, ou d’exclamation, comme s’il s’agissait d’une pratique habituelle, couramment utilisée dans la vie.
En outre, fatale erreur, le thème central de la sourate, incarné par l’ascension céleste a été purement et simplement escamoté, l’auteur ayant jugé certainement, que le Coran n’avait pas droit au chapitre en ce qui concerne le domaine cosmique.
Enfin, il fait pendre la corde de haut en bas. Le contraire, qui est admis explicitement par le Livre Sacré, lui ayant semblé impossible à réaliser ni même à concevoir. Comment quelqu’un pourrait-il tendre une corde vers le ciel, sans qu’elle ne lui retombe sur le nez ? La preuve que le Coran n’est qu’une suite d’affabulations mensongères, où toute logique est absente !
M.G. (Suivra)