Depuis la dynastie des Abbassides et l’abrogation du Khalifat, les musulmans ont toujours cherché, en vain, à trouver un terrain consensuel, à même de les réunir, ne serait-ce qu’autour d’une pensée scientifique unifiée. Les tentatives initiées par certains docteurs musulmans se sont heurtées non pas à des éléments d’ordre structurel, mais, surtout, à des subjectivités, liées pour la plupart des cas à des questions de dogme et de leadership.
Certains pensent que pour unifier la culture islamique et l’orienter, les musulmans doivent constituer un organisme qui regroupe des savants docteurs dont la tâche serait de réorganiser, développer, corriger cette culture et en extraire tout ce qui est compatible avec la vie moderne, de quelque rite que ce soit. La seule condition qu’il ne contredise pas sont les fondements de l’Islam, établis par les textes. Cet organisme comprendra des membres de tous les pays musulmans qui représentent tous les rites islamiques, les sectes étant préalablement écartées.
Il est de notre devoir, disent-ils, d’effacer ce terme de secte du dictionnaire de cette union sacrée dès aujourd’hui et nous empresser, parce qu’il représente une séquelle des périodes de dissension.
Cette institution, ou cet organisme, qui représentera l’ensemble des musulmans, sera à l’image d’une académie scientifique islamique qui facilitera l’étude des différents rites, organisera la diffusion de l’Islam parmi les non-musulmans grâce à des études qui éclairciront les vérités de l’Islam, par leur traduction aussi en toutes les langues vivantes.
L’un des objectifs de cette académie, sera d’entreprendra, d’autre part, une action en vue d’enseigner l’Islam aux musulmans qui ne le connaissent pas d’une manière parfaite. Il y a, par exemple, des musulmans qui se marient avec des femmes païennes parce qu’ils ne savent pas qu’une telle union leur est interdite. De tels musulmans ont des droits sur les docteurs de l’Islam qui consistent d’abord à leur enseigner leur religion. Et sans aucun doute, même si ces musulmans sont responsables de leur ignorance, la plus grande part de responsabilité incombe tous les docteurs de la foi. L’académie scientifique islamique aura parmi ses prérogatives l’étude et l’examen de toutes les questions religieuses et donnera au sujet de chaque question un avis collectif appuyé unanimement de sorte que ses décisions seront exécutoires, jusqu’à ce que modification soit justifiée. Par ailleurs, l’académie procédera à l’étude de toutes les règles et institutions économiques modernes afin de les comparer avec le point de vue et les dispositions précises de l’Islam. Au cas où aucune contradiction n’apparaît, l’Islam peut adopter ces règles de l’économie moderne, sinon des économistes et des experts musulmans en la matière, seront chargés d’établir des institutions conformes aux principes islamiques immuables L’académie se réunira plusieurs fois par an dans le pays qu’elle aura choisi comme siècle ; elle comportera des commissions et aura un bureau dans chaque pays musulman important. C’est ainsi que des contacts pourront, désormais, avoir lieu entre les différents pays musulmans du monde, et naîtra le véritable sentiment de solidarité entre eux.
Il est nécessaire, afin d’assurer la diffusion de la culture islamique, de créer des instituts-universités dans toutes les grandes capitales du monde musulman chargés d’enseigner toutes les sciences islamiques. Leur administration sera confiée aux savants, docteurs de l’académie scientifique islamique dont il sera préconisée la création, par la participation des représentants de tous les rites et de tous les pays musulmans.
Le premier institut-université à créer sera celui de la capitale siège de la dite académie ; les instituts antennes seront par la suite crées, qui auront pour tâche de diffuser les études et d’élargir leurs champs.
(Suivra)