Le Midi Libre - Supplément Magazine - Insuffisances, survie ou échec ?
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Edition du 12 Août 2011



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Mouvements réformateurs dans le monde musulman
Insuffisances, survie ou échec ?
12 Août 2011

(suite et fin) Quant à la religion, ouvrages consacrées à la religion, aux articles qui ont trait à la religion, les jeunes s’en détournent et rares sont ceux qui les lisent parmi eux. Ceux-ci se contentent de lire les informations politiques, les anecdotes, les reportages sur les compétitions sportives, et aussi les pages de la femme et celles consacrées à la correspondance, aux loisirs et détente.

Quel regret ! quelle catastrophe nous a atteints et atteint nos jeunes ! qu’ils sont loin d’un Chafiî qui rassemblait ses observations, malgré toutes les difficultés qu’il endurait. Qu’ils sont loin d’un Ahmed Ibn Hanbal qui travaillait pour subvenir à ses besoins, ou d’un Abou Hanifa, qui malgré l’âge passaient des nuits entières à étudier le Coran. Qu’ils sont loin de notre héritage qui n’a guère besoin de tous ces comportements étranges !
La chose la plus exécrable, la plus grave de cette imitation, est de voir l’enseignement et les sciences religieuses envahis par des idées importées, de s’en glorifier, et de faire un complexe d’infériorité quand il s’agit d’Islam ou de patrimoine local de savoir hérité.
L’un des aspects les plus étranges de cette imitation de la chose étrangère est que, même lorsqu’un musulman aborde aujourd’hui l’étude de la tradition du Prophète et de l’enseignement islamique pour suivre les méthodes, les techniques et l’enseignement étrangers, il ne trouve aucun outil à même de lui faciliter le cheminement.
La responsabilité n’incombe pas dans cette affaire à l’étudiant mais aux universités et à certaines institutions qui appliquent des méthodes figées et dépassées, puis à toute la société qui surestime tout ce qui est étranger.
Sollicité pour se prononcer à ce sujet, un des imminents penseurs de la question disait : «Je dois dire que je ne m’oppose pas à quelque science que ce soit, ni à son enseignement ; de même que je ne m’oppose nullement aux méthodes qui ont cours dans de nombreuses universités musulmanes qui enseignent les sciences islamiques. Bien au contraire, j’appuie sans réserve les différentes spécialisations et j’admire les spécialistes, mais je fais appel aux universités musulmanes et aux instituts musulmans qui enseignent les sciences religieuses afin que soient réexaminées les méthodes d’enseignement du Coran et du hadith en adaptant cet enseignement à la réalité du terrain».
On pourrait par exemple, en ce qui concerne les hadiths regrouper ceux qui sont authentiques et ceux qui ne le sont pas, ainsi de suite. On peut regrouper en chapitres les versets du coran comportant des décisions, afin de permettre au lecteur ou au chercheur de retrouver facilement les textes.
Si par le passé, nous avons laissé tout à l’abandon, il y a lieu de nous réveiller et de nous mettre au travail dans le présent. Les musulmans doivent se regrouper de nouveau, mettre fin à leurs désaccords et recréer une seule communauté conformément l’énoncé du verset coranique :
« Cette communauté qui est la vôtre est une même communauté ».
Ce qui ne signifie pas qu’il ne doit y avoir qu’une seule nation ou que nous devons être gouvernés par un seul état, chose qu’on ne peut réaliser même si elle est possible.
Toujours est-il qu’il est possible de former un seul regroupement, et constituer un seul bloc musulman, basé sur l’unité de la religion, et la foi. Adopter les mêmes principes moraux et rapprocher nos pratiques culturelles. Ainsi, si nous voulons rattraper notre retard, il est impératif de coordonner nos efforts, car pour avancer dans la bonne voie, il faut nécessairement évaluer d’ors et déjà les étapes d’une réunification scientifique de tout le monde musulman, qui peuvent être classées comme
suit :
Réunification intellectuelle et psychologique entre les divers peuples musulmans, dans le cadre d’une institution scientifique qui regrouperait la pensée islamique et procéderait à l’analyse de son passé.
Cette institution se chargerait entre autres, de préciser les dispositions de la loi religieuse qui permettrait de trouver les solutions idoine à tous les problèmes de la vie. Elle agirait d’autre part d’une manière sereine et ce dans le but de rapprocher et d’unir en fin de compte l’effort de réflexion dans l’ensemble des pays que compose le monde musulman.
Dieu a dit : «Qu’avez-vous à ne pas répondre à l’appel de Dieu et de son prophète lorsqu’ils vous invitent à tous ce qui donne vie».
Organisation enfin d’une action en vue de faire connaître les musulmans à eux-mêmes grâce à l’emploi d’une langue commune, qui est la langue du Coran et de la tradition, car en répandant cette langue, on ne ferait qu’agir pour la réunification des peuples musulmans.


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