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Edition du 2 Août 2011



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La chorégraphe Nacéra Belaza au MAMA d’Alger
Une splendide création !
2 Août 2011

L’expression corporelle a rejoint samedi l’exposition «A6 » qui se tient au Musée d’art moderne et contemporain d’Alger (MAMA). Ainsi deux arts se sont rencontrés pour nous narrer un monde sous des étoiles étincelantes.

Avec ce nouveau spectacle, Nacéra Belaza, une artiste algérienne qui vit en France, le Mama a était en l’espace d’heure et demi un lieu d’une intense créativité. Ce spectacle a été organisé grâce à l’initiative du Théâtre national algérien Mahiédine Bachetarzi (TNA) en collaboration avec le MAMA et ce pour donner au amateur des danses contemporaine un nouvel aperçu de ce qui se fait ailleurs. Le spectacle proposé par Nacera Belaza est composé de trois tableaux artistiques qui sont axé autour de la peinture et la danse bien entendu, mais également des extraits de son dernier spectacle «Temps scellé» qui fut une création de la biennale de la danse de Lyon en 2010.
«Et si il était possible d’aller à la rencontre de sa propre disparition de crier sa révolte au monde, de tout dire puis de procéder à l’effacement minutieux de ses propres traces afin qu’il ne reste de soi que le désir de se fondre, se confondre à l’air, au ciel, au vide où vient résonner le vacarme assourdissant de nos existences», souligne Nacera dans sa présentation.
Avec ce spectacle Nacéra Belaza a encore une fois souligné qu’elle sera toujours une talentueuse chorégraphe et danseuse, elle a pu se produire en Algérie, son pays natal et a vu a l’occasion un large public qui n’a pas manqué de découvrir sa passion pour l’art contemporain qu’elle ne cesse d’explorer.
Les danses proposées ont été abstraites, en lien profond avec une forme de spiritualité. Les pièces de Nacera Belaza cherchent à toucher l’âme. L’esprit de sa danse est d’emblée tourné vers la rencontre.
Corps voué à l’effacement. Danse centrée, ouverte, intense et pourtant minimale, c’est tout le mouvement qui anime les chorégraphies de cette artiste d’origine algérienne. A l’écart des modes et des formes spectaculaires, Nacera Belaza a développé avec sa sœur et d’autres complices de création un chemin bien à elle. Donner au mouvement une puissance émotionnelle égale à celle de la musique est l’une des clés de ce mystère scellé à même les corps. Dans ce nouveau projet, la chorégraphe poursuit sa recherche. Elle réinterroge son propre geste en le confrontant à celui d’artistes-interprètes issus d’une autre conception du mouvement. Dialoguer, éprouver ce qui nous réunit, donner à ressentir une danse au plus proche du public, tel est le pari de cette rencontre et de l’urgence de sa création. Une expérience sensible, profonde et sans fard.
Montés à un rythme soutenu, elle nous a enivré, aux titres souvent littéraires, des danses semblent mystérieuses et paraissant porter un appel à l’autre.
Avec son art vivant, elle met en évidence le lien qui unit les êtres. Il faut apprécier le langage corporel et scénique composé par les interprètes à savoir deux danseuses et quatre danseurs. Les spectateurs ont été envoutés par la vision d’un seul et même corps qui évolue dans cet espace scénique et non pas sénile. Nacera Belaza a suscité de nouvelles sensations. Elle montre une nouvelle manière d’appréhender le chœur. Comme d’habitude, le spectacle de la chorégraphe a exploré des thèmes qui lui sont chers. Ainsi, elle tend à interroger le groupe autour de la notion d’«être ensemble». Car même si le groupe, qui renvoie à une communauté, un peuple, partage le même espace, il a sûrement d’autres liens qui les unissent les uns aux autres. Et c’est justement ce point que Nacera Belaza espère révéler. Puis il a également une autre recherche, celle concernant la psychologie en ce sens que la chorégraphe veut montrer la spécificité de chaque être. Cette démarche artistique, Nacera Belaza la définit comme «un vide inattendu qui comble nos attentes… Voilà ce qui pourrait être finalement mon propos, ce que j’ai poursuivi à travers toutes mes pièces, sculpter ce vide, lui donner un corps, le rendre palpable, le partager et enfin le laisser se dissoudre dans l’espace infini de nos corps.»
Enfin, les projets artistiques de Nacera Belaza ne se résument pas à la création chorégraphique puisqu’elle compte mettre en place une compagnie algérienne de danse contemporaine à Alger.

Par : Kahina Hammoudi

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