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Edition du 7 Juillet 2011



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Docteur Safia Benmami, épidémiologiste au Midi Libre
«Des complications liées aux MST ou alimentaires peuvent aboutir au décès du patient»
6 Juillet 2011

Spécialiste en médecine préventive et épidémiologiste à l’hôpital Mustapha, le Dr Safia Benmami nous explique, dans cet entretien, les complications que peuvent entraîner sur la santé, les MST et alimentaires. Le seul moyen de les combattre demeure cependant la prévention et la sensibilisation.

Midi Libre : Qu’en est-il des MST en Algérie ?
Dr S. Benmami :
Ce sont de sérieux problèmes de santé publique, en Algérie et dans de nombreux pays, notamment dans les pays en voie de développement. Ce sont des maladies dont la transmission est liée à l’eau ou à des aliments contaminés par des germes (bactéries, virus, ou parasites). La diarrhée est un signe très fréquent dans ces pathologies. La diarrhée représente 4% du taux de mortalité. Dans d’autres pays en développement, les 4/5 de toutes les maladies sont causés par les maladies hydriques, ou la diarrhée est principale cause de décès chez l’enfant.

Quelles sont les pathologies le plus fréquentes ?
Selon, l’OMS, dans les pathologies dues aux bactéries les plus courantes on retrouve :
- les salmonelles (fièvre typhoïde et paratyphoïde) 17 millions de cas par an.
- les shigelloses (diarrhée avec des selles sanglantes)
- le choléra : 384 000 cas par an.
- la campylobacteriose : 5 à 14% des diarrhée dans le monde.
Parmi les pathologies dues aux parasites :
- l’hépatite A.
- puis d’autres virus responsable de gastro-entérites ou de diarrhées comme les rotavirus et les adnenovirus.
Parmi les pathologies dues aux parasites :
- ascaridioses : un million de cas par an,
- amibiases.

Quels sont les signes cliniques ?
Le plus souvent le tableau clinique est celui d’une gastro-entérite : diarrhée, vomissement, douleurs abdominales souvent accompagnés de fièvre.
Les symptômes sont en général de courte durée et sont suivis de guérison.
Dans un certain nombre de cas cependant, la maladie est plus grave, et des complications peuvent survenir aboutissant au décès du patient.
De même chez le nourrisson, les sujets âgés et ceux dont l’immunité est très faible, les manifestations peuvent être très graves.

Comment surviennent ces pathologies ?
L’existence de ces pathologies est assurée par une chaîne épidémiologique de transmission. Les germes sont présents dans le tube digestif d’individus (malades, ou porteurs sains) ou d’animaux (malades ou porteurs que l’on appelle réservoirs). Pour de nombreuses maladies, le réservoir est presque exclusivement humain. Les germes sont éliminés principalement dans les selles et se retrouvent par la suite dans les eaux usées. Ils sont ingérés par voie digestive (cycle fécal-oral) à l’occasion d’une contamination de l’eau de consommation ou d’aliment survenant :
- sur le système d’approvisionnement en eau potable (AEP) en un point quelconque du réseau par les eaux usées du réseau d’assainissement lors :
- de travaux sur le système d’AEP ou réseau d’eaux usées :
- D’infiltration du système d’AEP :
- d’inondations de vide-sanitaires :
- des rejets à ciel ouvert.
Sur un autre système d’approvisionnement en eau (puits, source, citerne…)
En restauration par :
- l’utilisation d’une eau contaminée lors de la préparation :
- le non-respect des règles d’hygiène sur toute la chaîne alimentaire :
- l’absence ou insuffisance d’une hygiène personnelle ou des locaux.

Quels sont les sujets les plus touchés ?
Toutes les personnes peuvent êtres touchées. Cependant, et comme nous l’avons mentionné précédemment, les plus réceptifs peuvent être les enfants, les personnes âgées et les sujets à faible immunité. Les cas se présenteront soit en cas isolés, soit groupés au sein des familles, (cas familiaux) ou encore toucheront des collectivités plus importante (crèches, cantines et restaurants... ce sera des épidémies.

Quelles sont les mesures préventives ?
Les mesures préventives les plus élémentaires sont :
- assurer une distribution d’eau par réseau :
- effectuer une désinfection de l’eau destinée à la consommation :
- assurer le contrôle de cette eau sur l’ensemble du réseau AEP,
- réaliser une évacuation hygiénique des eaux usées (système de tout à l’égout)
- réaliser le contrôle des établissements (restaurants, fast-food...) par les services concernés en privilégiant le choix des matières premières jusqu’à la consommation des produits finis, en passant par les stockage, la préparation, la manipulation, la conservation, le transport. Cette hygiène concerne également les locaux et le personnel (corporelle, vestimentaire).

Un mot de la fin…
Pour préserver notre santé, il ne faut pas perdre de vue que les mesures d’hygiène nous concernent tous.

Par : Ourida Aït Ali

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