Dans le cadre de la lutte contre le phénomène de la désertification, la réhabilitation du couvert végétal et l’intensification des opérations de boisement dans les régions vulnérables constituent la pierre angulaire des programmes projetés dans la wilaya de Naâma.
Les responsables en charge de la mise en œuvre de ces programmes ont fait état d’une vaste opération de réhabilitation de la nappe alfatière sur une surface de 418.000 hectares, confortés par la bonne pluviométrie enregistrée ces dernières années dans la région. Il est fait état également du lancement, avec le concours de spécialistes de l’université de Montpellier (France), d’une étude technique portant collecte de données et mise en œuvre d’expériences de lutte contre la désertification et la fixation de dunes. Suite aux données cartographiques sur les changements climatiques, la sécheresse et la désertification en zones steppiques, ces recherches devront permettre de déterminer et canaliser les interventions et travaux à même de garantir un développement durable, ont estimé les responsables de la Conservation des forêts.
Plusieurs actions et projets de lutte contre la désertification, à travers les régions fragiles et exposées au phénomène, ont focalisé ces deux dernières années les efforts des différents partenaires concernés, dont les services de l’agriculture, de la Conservation des forêts, le Haut Commissariat au développement de la steppe, la Chambre agricole et la Fédération locale des éleveurs et agriculteurs. La Conservation signale qu’une surface de 36.000 hectares, en majorité des aires de pacage réparties à travers plusieurs régions de la wilaya de Naâma, a été envahie par les sables, rendant stériles et non-productives plusieurs zones. Une enveloppe de 142 millions de dinars a été consacrée, en 2011, à la réalisation d’une série d’opérations de lutte contre le phénomène de la désertification à Naâma. Ce programme consiste en la plantation de 45.000 arbrisseaux, dont un effectif arboricole fruitier, la protection du réseau routier et la mise en place de brise-vents pour la protection des périmètres agricoles. C’est dans ce cadre que la Conservation a mis en œuvre une série de mécanismes portant préservation de la richesse sylvicole et régénération du couvert végétal à travers les pâturages et surfaces steppiques couvrant plus de 2,2 millions d’hectares dans cette wilaya. Plusieurs opérations portant, notamment, fixation de dunes de sables sur une surface de 877 ha, et plus de 600 ha à l’intérieur des surfaces forestières dégradées, ont été réalisées entre 2005 et 2010. A ces opérations, vient s’ajouter la mise en terre, ces dernières années, de 720.000 arbustes d’essence forestière sur une surface de 1.895 hectares, en plus de la réhabilitation et de l’entretien de 3.000 ha du barrage vert. Dans le cadre du programme quinquennal, la Conservation des forêts prévoit le lancement d’autres opérations d’entretien d’une surface de 2.000 ha/ an, la correction des cours d’eau pour la lutte contre l’érosion du sol, l’ouverture de 53 km de pistes rurales et la réalisation de 80 km de brise-vents pour la protection des périmètres agricoles et les berges des Oueds. Le Haut Commissariat au développement de la steppe (HCDS) de Naâma a, de son côté, fait état de l’ensemencement cette saison de 350 ha en plantes d’El-Gatfa pour renforcer la surface de 13.000 ha plantés depuis l’année 2000. Dans le cadre de la lutte contre le phénomène de la désertification, les efforts conjugués ces deux dernières années ont également porté sur la préservation des ressources hydriques, la protection des écosystèmes fragiles et l’extension de la surface consacrée à l’arboriculture fruitière, l’électrification des zones pastorales, l’exploitation de l’énergie solaire et l’amélioration des conditions socio-économiques des populations rurales, a expliqué le HCDS. D’autres opérations ont été également menées depuis 2003 à travers les communes de Asla, Moghrar, Djeniène Bourezgue et Tiout, dans la partie sud de la wilaya de Naâma, consistant en la mise en terre de près de 60.000 plants de palmiers et la plantation de 1.600 ha d’oliviers.