Dans le cadre de son programme cinéma du mois de juin 2011, l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) informe que le film tunisien sera à l’honneur. Les 27/28/29 et 30 juin 2011 à 14h et 17 heures, il y aura la projection du film La ballade de Mamlouk d’Abdelatif Bouassida.
Durant ces quelques jours, les cinéphiles découvriront à travers ce long métrage la particularité du cinéma tunisien et s’apercevront, du coup, qu’il est véritablement un cinéma d’auteur. L’histoire du cinéma tunisien est fort précoce, puisque ce sont les frères Lumière eux-mêmes qui viendront tourner des vues animées des rues de Tunis en 1896. Les premières projections seront organisées l’année suivante. La première salle ouvre en 1908. En 1910 est réalisé le premier long-métrage tourné sur le continent africain : Les cinq gentlemen maudits de Luuitz Morat. Aujourd’hui, le réalisateur Bouassida nous propose ce long métrage très féérique realisé en 1982. A travers ce film, vous découvrirez Mamlouk, un pauvre paysan qui a sauvé la vie du roi. Alors que le garçon ne souhaite posséder qu’un lopin de terre pour faire vivre les siens, il se voit offrir par le souverain toute l’étendue de terre qu’il pourra parcourir entre le lever et le coucher du soleil. En dépit des craintes de sa mère qui voit se profiler à l’horizon de bien mauvais présages, Mamlouk entreprend cette course hallucinante qui va être en même temps pour lui une sorte de voyage initiatique durant lequel le grand Vizir lui soufflera des conseils cyniques et insidieux pour tenter d’aiguiser ses pires sentiments. Il y a aussi près du jeune homme deux cavaliers inquiétants. Masqués, armés de lances avec lesquelles ils balisent le futur domaine de Mamlouk. L’itinéraire de Mamlouk se double de la quête de sa bien-aimée qui a été vendue quelque part mais on ne sait où. Sur son chemin, le jeune homme croise la foule croissante des pauvres et des démunis qui veulent l’investir d’une mission de justicier. Aussi, cet être, qui lui non plus n’a jamais rien possédé, va-t-il être déchiré entre l’espoir et le découragement entre le désir de vengeance et l’avidité, entre la recherche de son bonheur personnel et celle d’un utopique paradis pour tous. Le vertige du pouvoir le saisit. Ne songe-t-il pas à déposséder son souverain de sa ville qui est le symbole même de sa puissance ? La fatigue et la soif deviennent insoutenables et la traversée d’un lac salé achève de disperser les derniers compagnons du paysan. Un vent de sable se lève et Mamlouk continue sa route vers le soleil couchant dont on ne sait pas si le rougeoiement annonce un paradis ou les feux d’un enfer.