Le Midi Libre - Culture - Un art, une musique et une philosophie
Logo midi libre
Edition du 22 Juin 2011



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Youcef Atta du Collectif "Delta"
Un art, une musique et une philosophie
22 Juin 2011

Musicien éclectique, auteur à la prose imagée, chanteur à la voix sereine et..."fou" de la qualité du son, Youcef Attar, fait partie de cette race d’artistes pour qui l’art est un moyen d’échange dans un monde pluriel où les hommes devraient vivre leur diversité dans l’harmonie. Personnage discret, riche de ses valeurs esthétiques et fidèle à sa philosophie de la vie, cet artiste aux multiples facettes est le fondateur du collectif "Delta", une société de production et d’édition dont la devise est "l’Algérie a du talent". Tout un programme... et sans doute une façon de dire, aussi, que l’art ne rime pas avec argent facile. Installé en Algérie dès 2007, après avoir bourlingué entre l’Europe, le Maghreb et le Moyen-Orient, Attar décide, avec la complicité de son ami et compagnon de route, l’illustre rockeur Khaled Louma du groupe légendaire T34, de mettre son talent de musicien et d’ingénieur du son au service d’artistes algériens en quête de qualité. "L’idée de créer le collectif Delta, était une manière de sortir des sentiers battus. Hélas, quand on parle de musique, on pense immédiatement profit argent. Je n’ai pas le sentiment que l’on ait le souci de la qualité", explique Attar tout en pointant du doigt le problème du piratage qui gangrène le monde de la musique. Trois ans après sa création, "Delta" que son fondateur qualifie de "campement de nomades", a mis au monde trois albums : "El-Baz" de Abdelkader Chaou, "An algerian dream" des T34 et "l’Algérie a du talent", une compilation de sept chansons d’artistes algériens aux styles différents. Youcef Attar, homme-orchestre par excellence, également plasticien, prépare actuellement un album intitulé "Translations-chemins improbables", en tout sept titres, en français, aux textes assez symboliques, que "chacun peut s’approprier selon sa propre histoire", selon la volonté de son concepteur.

"La vérité ne m’aime pas"
"La vérité des hommes" ou comme aime à dire l’auteur "la vérité ne m’aime pas" , "Je vis sous un parapluie" ou encore "Les artisanes" sont les quelques titres de son album, prévus à l’automne prochain et enregistréss dans le studio du collectif. Un studio au décor modeste certes, mais qui se veut digne d’un musée pour instruments de musique, ancestraux et contemporains... où même la harpe y trouve sa place. Les textes sont chantés sur des airs romantiques aux sonorités diverses joués par une variété d’instruments acoustiques, classiques et modernes à la fois. L’extrait "Je vis sous un parapluie, ça ne me protège pas du vent. Je vis sous un parapluie mais je ne vois jamais le soleil. Demain c’est décidé, je vais chercher le beau temps, mais sur le quai de la gare je laisserai mes chaussons", donne un aperçu du genre de texte qu’écrit et chante Attar. A propos de ses textes, justement, Attar dira : "chacun peut trouver ce qu’il veut dans mes textes, car ils permettent plusieurs niveaux de lecture. Et en fonction de ce qu’il cherche, il va pouvoir les décortiquer" : C’est tout le credo de Attar, pour qui l’humanité se résume à "l’unité dans le pluralisme", appliqué à l’art Cet artiste complet qui affirme, non sans fierté, ne pas avoir l’intelligence de produire un album en 24 heures, accorde une attention toute particulière aux arrangements par souci d’atteindre un son de haute qualité, et s’astreint à autant de scrupules pour donner à ses créations des accents pluriels, convaincu, qu’il est, que "la musique algérienne ne se résume pas au Raï ou au Gnawi".


L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel