Trois associations culturelles marocaines ont décidé de boycotter le 13e festival du théâtre national de Meknès (150 km à l’est de Rabat) prévu du 15 au 22 juin, en raison du mépris du ministère de la Culture vis-à-vis des revendications des professionnels du 4e art, a-t-on annoncé mardi. Le Syndicat marocain des professionnels du théâtre, l’Association des lauréats de l’Institut supérieur des arts dramatiques et de l’animation culturelle ainsi que la Coordination des troupes théâtrales marocaines (60 troupes) ont souligné dans un communiqué remis à la presse que leur décision a été prise en raison de "la mauvaise gestion et de l’absence d’un véritable projet culturel" du ministère. Ces trois associations ont, par ailleurs, indiqué qu’ils rejetaient le projet élaboré unilatéralement par la tutelle relatif à l’amendement de la décision ministérielle sur le soutien au théâtre et qui comporte des paragraphes et des mesures constituant "une régression dangereuse sur les acquis réalisés" en termes de production théâtrale. Depuis l’installation de Bensalem Himmich, il y a deux ans, à la tête du département de la Culture, des boycotts de manifestations culturelles ont été organisés par des acteurs de la vie culturelle marocaine et plusieurs sit-in ont été observés devant le siège du ministère pour protester contre les "dérives" et les "reculs" qui caractérisent la culture au Maroc. Ainsi, l’Union des écrivains du Maroc (Uem), la Maison de la poésie (Bayt Achiir) et la Coalition marocaine des cultures et des arts avaient boycotté le dernier Salon international du livre de Casablanca (Siel, 11-20 février). Ils protestaient contre le non-financement des festivals et rencontres culturels, initiés par la société civile, l’annulation de l’allocation octroyée à la Mutuelle des artistes et le retard pris dans l’adoption du statut de l’artiste. Le boycott de ce Salon avait, également, été décidé pour dénoncer le non-respect des promesses tenues par le ministère de la Culture et protester contre la réduction du soutien financier annuel qu’il leur octroie.