Un nouvel ouvrage Les fondements anthropologiques de la norme maghrébine a vu le jour sous la plume du sociologue algérien Nadir Marouf, a-t-on appris mercredi en marge d’une conférence animée par l’auteur au Centre d’études maghrébines (Cema) basé à Oran. Ce livre publié par les éditions Casbah dans le cadre de la manifestation internationale "Tlemcen capitale culturelle islamique 2011" se veut, selon le chercheur, "une synthèse significative de l’histoire sociale du Maghreb de la seconde moitié du 20ème siècle". Plusieurs aspects de l’histoire sociale contemporaine du Maghreb sont abordés dans cette publication de près de 300 pages, dont les patrimoines, les enjeux culturels, la musique et la société. Des chapitres entiers sont également consacrés aux "paysans et monde rural", à "la terre, l’eau et l’argent", aux "écosystèmes nomades" et aux "mythes et croyances populaires". Dans sa note d’introduction, le Pr Nadir Marouf estime nécessaire de poser les jalons d’une anthropologie du Maghreb contemporain, sachant, dit-il, qu’"aucune synthèse significative n’a été faite depuis l’œuvre de l’anticolonialiste Jacques Berque (1910-1995)", dont il fut le disciple pour l’avoir côtoyé trente années durant. L’auteur, né en 1940 à Tlemcen, se consacra à l’enseignement en anthropologie appliquée d’abord à l’université d’Oran puis dans des universités étrangères telle la prestigieuse Harvard (USA). Il est aujourd’hui professeur émérite en anthropologie du droit à l’université de Picardie-Jules Verne (France). A son actif, une riche bibliographie dédiée, entre autres thèmes, à l’identité-communauté, au fait colonial au Maghreb, au travail, et aux oasis algériennes. Sa conférence au Centre d’études maghrébines d’Oran, intitulée sur les litiges en matière foncière et les précédents législatifs en Algérie, a notamment mis en évidence les complications induites sur le foncier algérien par le système uridique colonial.