Le Midi Libre - Supplément Magazine - «La prise en charge du diabète est pluridisciplinaire»
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Docteur Larbi Bouamrane, médecin interniste, au Midi Libre
«La prise en charge du diabète est pluridisciplinaire»
18 Mai 2011

Le docteur Larbi Bouamrane rappelle dans cette interview qu’il nous a accordés l’importance de diagnostiquer le diabète précocement. Car, les dégâts occasionnés par cette maladie sont souvent irréversibles. Sans traitement et notamment une prise en charge rapide et adéquate, le malade met tout simplement sa propre vie en danger. Car faut-il le rappeler, cette pathologie touche pratiquement tous les organes «nobles» du corps. Suivons dans cet entretien le Dr Bouamrane qui nous explique, en outre, la place qu’occupe le medecin interniste dans cette pathologie.

Midi Libre : Vous êtes médecin interniste et président de l’association AACIL fraîchement née ; pouvez-vous nous présenter votre association qui vient d’inaugurer sa première manifestation ?
Dr L. Bouamrane : Nous avons baptisé notre association AACIL (Association algérienne Centre des Internistes Libéraux). Nous avons eu l’agrément cela fait à peine 6 mois et nous sommes à notre première manifestation. Le thème que nous avons abordé pour cette première édition est le diabète. Il faut savoir que la prise en charge de cette pathologie par excellence est pluridisciplinaire. Donc, pour cette journée, nous avons regroupé plusieurs professeurs de différentes spécialités pour en débattre des maladies liées au diabète.

Quelle place occupe l’interniste dans la maladie du diabète ?
La place de l’interniste dans cette pathologie est de choix. Etant donné que le diabète touche pratiquement tous les organes : les vaisseaux, le cerveau, les yeux, le cœur, les reins, les vaisseaux des membres inférieurs. Donc, les organes les plus importants du corps, que l’on appelle nobles, peuvent être touchés.

Le diabète présente-t-il des signes ?
Il faut dire que 50% des diabétiques ignorent qu’ils sont porteurs de la maladie. C’est vrai que cette pathologie peut se déclarer avec des symptômes, mais souvent et malheureusement elle ne présente aucun signe et c’est ça le caractère insidieux de cette maladie. Donc, pour pouvoir prendre en charge cette maladie qui est un problème de santé publique, il faut faire des dépistages.

Comment peut-on faire des dépistages ?
Le dépistage systématique revient cher, on ne peut pas le faire. Donc ce que l’on propose c’est un dépistage sélectif. C’est-à-dire on commence par les personnes qui ont un facteur de risque.

Quels sont ces facteurs de risques ?
Les personnes qui ont des antécédents de diabétiques dans leur famille (père, mère, oncle, grands-parents, etc.) ou autres maladies vasculaires, telle que l’hypertension artérielle, les problèmes coronariens, l’obésité, la sédentarité, etc. Lorsque ces personnes représentent ces facteurs, on doit obligatoirement rechercher le diabète on effectuant des analyses et il ne faut surtout pas attendre les signes. Ces examens on peu les réaliser également lorsqu’on fait des campagnes d’éducation et de sensibilité de large public. Lors de ces campagnes, on peut découvrir des diabétiques qui n’ont ni facteur de risques, ni d’antécédents familiaux, ni de signes pour vous dire que le diabète est insidieux. Et c’est bien pour cela qu’il faut faire des bilans.

A partir de quel âge doit-on commencer à faire ces bilans ?
En principe, à partir de 50 ans, mais en cas d’antécédents familiaux ou des facteurs de risques que nous avons mentionnés précédemment, dans ce cas là, il est plus raisonnable de commencer plus tôt.

Le diabète est donc une maladie grave…
Elle peut s’avérer très grave si on ne la prend pas en charge. Mais contrairement à d’autres maladies qui sont aussi graves, le diabète est une maladie qui peut être bien prise en charge afin de permettre au patient d’avoir une vie normale.
Il suffit de diagnostiquer la maladie précocement, avoir un bon suivi médical et une bonne hygiène de vie.

Pouvez-vous nous expliquer de quoi relève l’hygiène de vie ?
Globalement, c’est d’abord savoir bien manger. Il faut manger beaucoup de fruits et légumes, plutôt bio. Préférer tout ce qui est produits de mer à la viande rouge. Eviter bien sûr tout ce qui est sucré comme les limonades, les sodas. Eviter les fast-foods. Il y a aussi un facteur très important, à savoir éviter la sédentarité et faire régulièrement une activité physique.

Y a-t-il beaucoup de diabétiques sous nos latitudes ?
On rencontre selon les statiques un taux accru de diabétiques au Moyen-Orient et l’Afrique du Nord vient en deuxième position. Le nombre de nouveaux cas de diabétiques s’accroît chaque année. Cette maladie touche environ 8 à 10% de la population. Cependant, nous sommes encore loin des chiffres réels, car, comme je vous l’ai dit au début, 50% de la population ignorent qu’ils sont diabétiques.

Le mot de la fin…
Il est très important de diagnostiquer et de prendre en charge les malades d’une manière organisée. Pour cela, toutes les associations et pouvoirs publics doivent se concerter afin de trouver une issue quant à la prévention et la prise en charge de cette maladie qui est un vrai problème de santé publique.

Par : Ourida Ait Ali

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