Le Midi Libre - Supplément Magazine - Fonctionnement des yeux
Logo midi libre
Edition du 12 Mai 2011



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Système oculaire
Fonctionnement des yeux
11 Mai 2011

L’œil peut être comparable à un appareil photo. La lentille extérieure la plus superficielle qui concentre la lumière est constituée par la cornée. Il existe en outre à l’intérieur de l’œil une loupe puissante, le cristallin, qui agit comme l’autofocus de l’appareil photo.

Les rayons lumineux sont ainsi dirigés sur la rétine, dans la région postérieure de l’œil. La rétine est une partie du cerveau, elle analyse les images et les transmet au reste du cerveau par l’intermédiaire du nerf optique. Pour reprendre notre comparaison, la rétine serait le capteur CCD de notre appareil photo numérique sensible à la lumière.
La partie antérieure de l’œil est baignée par un liquide, l’humeur aqueuse, la partie postérieure par un gel, le corps vitré.

Qu’est-ce que l’humeur aqueuse ?
L’humeur aqueuse est un liquide qui remplit toute la partie antérieure de l’œil et qui nourrit à la fois le cristallin et la cornée. Elle est fabriquée au niveau des procès ciliaires, juste derrière l’iris puis s’écoule vers l’avant. Elle passe par la pupille et s’évacue à travers un filtre naturel, le trabéculum, au niveau de la région de l’angle constitué par l’iris et la cornée, appelé angle irido-cornéen. Lorsque l’évacuation de ce liquide est rendue difficile, la pression s’élève alors dans l’œil.

A quoi sert le nerf optique ?
Le nerf optique rassemble toutes les fibres optiques de l’œil et transmet l’information visuelle de l’œil au reste du cerveau, en particulier à la région postérieure du cerveau où se trouve la région de la reconnaissance visuelle. La naissance du nerf optique se fait au niveau de la coque de l’œil (ou sclère). C’est une zone plus particulièrement fragile, car elle est déformable. Lorsque la pression dans l’oeil s’élève, elle à tendance à être repoussée en arrière et à écraser les fibres qui passent à ce niveau. C’est la cause réelle du glaucome.

Quelle est la valeur normale de la pression oculaire ?
La valeur moyenne de la pression oculaire dans la population est de 15 mm Hg. (mm Hg= millimètres de mercure). Elle est plus faible chez les jeunes, souvent autour de 10 mm Hg et à tendance à augmenter chez les personnes âgés. On considère qu’une pression oculaire supérieure à 20 mm Hg est anormale.
Cependant le seul chiffre de pression oculaire ne permet pas de dire s’il y a un glaucome. De nombreuses personnes dont la pression est légèrement supérieure à 20 mmHg ne présentent aucune maladie et ne nécessitent souvent qu’une simple surveillance sans traitement.
A l’opposé, il existe des patients dont la pression n’a jamais dépassé 20 mm Hg et qui présentent un glaucome, dans le cadre du glaucome dit « à pression normale » ou à pression basse. Lorsqu’un glaucome à pression normale (avec atteinte du nerf optique ou du champ visuel) est constaté, il est conseillé de faire baisser la pression oculaire plutôt en dessous de la moyenne.

La pression oculaire est-elle toujours identique ?
La pression oculaire n’est pas toujours identique et peut varier en fonction de nombreux facteurs. Les méthodes de mesure peuvent la modifier. Si le patient est stressé, tendu ou n’ouvre pas bien sa paupière, la pression s’élève. S’il vient de boire une ou deux tasses de café ou si sa cravate est trop serrée, elle augmentera aussi. Si au contraire il vient de faire du sport ou de boire de l’alcool, elle aura tendance à être plus basse.
Dans la journée, la pression oculaire suit un cycle. D’habitude, la pression est plus élevée le matin et baisse dans la soirée. Chez les patients glaucomateux, ces variations sont encore plus importantes et parfois décalées, la pression pouvant être particulièrement élevée à des périodes parfois difficiles à évaluer, comme en fin de nuit, vers 5 heures du matin.
Enfin, il existe des cycles saisonniers. Selon les patients, la pression oculaire peut être plus importante en été ou en hiver.

Pression oculaire élevée
= glaucome… ?
L’excès de pression oculaire dans les yeux, en particulier si elle est supérieure à 20 mm Hg, est le principal facteur de risque de développer un glaucome. Cependant le glaucome se définit comme une atteinte évolutive du nerf optique et du champ visuel et une simple pression oculaire élevée n’est donc pas synonyme de glaucome. Certaines personnes peuvent présenter d’ailleurs une pression oculaire supérieure à 20 mm Hg pendant des dizaines d’années sans jamais développer la maladie.
Une pression oculaire excessive n’est donc pas toujours associée à un glaucome. Si celle-ci reste relativement peu élevée, votre ophtalmologiste peut seulement vous proposer de surveiller la pression sans commencer un traitement. Cette attitude est tout à fait légitime, en particulier si vous ne présentez pas d’autres facteurs de risque, comme des antécédents familiaux de glaucome. Mais cette surveillance devra être régulière et prolongée

Pression oculaire normale = pas de glaucome… ?
Le plus souvent, le glaucome survient lorsque la pression oculaire est élevée et dépasse 20 mm Hg. Cependant, dans certains cas, cette pression peut n’être qu’occasionnellement importante et revenir dans les valeurs normales lors de l’examen chez l’ophtalmologiste. L’excès de pression ne sera ainsi malheureusement non détecté. Par ailleurs, il existe une forme de glaucome qui n’est pas associée à une pression excessive. Il s’agit du glaucome dit « à pression normale », autrefois appelée glaucome à pression basse. Le patient présente alors tous les signes du glaucome sauf l’excès de pression. En fait, il s’agit souvent de sujets particulièrement sensibles à la pression et chez qui il est nécessaire de faire baisser la pression à des valeurs particulièrement basses, en dessous de la moyenne. En l’absence de pression excessive, le diagnostic du glaucome se fait lors de l’examen ophtalmologique par l’analyse du fond d’œil

Le glaucome est-il héréditaire ?
Beaucoup de patients ayant un glaucome présentent dans leur famille d’autres cas de cette maladie. Il peut s’agir d’un parent proche (père ou mère) ou plus éloigné (grands-parents, oncles,…). Il est donc certain que le glaucome est au moins en partie héréditaire. C’est la raison pour laquelle il est particulièrement recommandé aux personnes ayant un parent glaucomateux de se faire suivre, surtout à partir de 50 ans.
Cependant, dans près de la moitié des cas, on ne retrouve pas de contexte familial de glaucome, celui-ci semblant donc isolé chez une personne donnée. Il est possible que les membres de la famille n’aient pas été correctement suivis en ophtalmologie, et que le glaucome n’ait pas été constaté. Le fait que le glaucome ne survienne pas dans un contexte familial n’indique pas que celui-ci sera plus ou moins grave. Des tests génétiques sont en cours d’évaluation mais ils ne sont actuellement pas couramment utilisés pour dépister le glaucome.

Cet article a été rédigé par Le comité éditorial et mis à jour le 10/02/2011.
Source : Société française du glaucome - 2011


L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel