Avec la stabilité politique qui a regagné la wilaya de Tizi Ouzou, la priorité et l’heure sont à la réflexion sur les moyens adéquats pour permettre à la région de renouer avec l’investissement.
L’entreprise s’annonce quelque peu difficile mais attrayante notamment à cause des potentialités que recèle la wilaya de Tizi-Ouzou. Beaucoup de cadres résidant sur le territoire de la wilaya sont contraints de se déplacer vers d’autres grandes villes dont Alger pour y travailler. Cela ne se fait point sans de grands sacrifices à y consentir, d’abord le détachement de la famille mais aussi les frais supplémentaires y afférents, entre autres le loyer. Ces compétences sont prêtes à rester dans leur région pour peu que des opportunités de travail s’offrent.
La priorité des priorités est donc celle de redonner confiance aux investisseurs afin que ces derniers se décident de revenir au bercail. Pour ce, les investisseurs de la wilaya, organisés sous la houlette de la chambre du commerce et de l’industrie du Djurdjura, sont prêts à s’impliquer entièrement dans cette démarche. Les autorités locales expriment la même volonté, du moins théoriquement et dans le discours car sur le terrain, les investisseurs sont souvent confrontés à une multitude de difficultés d’ordre bureaucratique qui ne sont pas pour faciliter leur travail. C’est pourquoi que durant toute l’année 2010, aucune entreprise nouvelle n’a démarré, selon les affirmations de M.Ameziane Medjkouh, président de la chambre de l’industrie et du commerce du Djurdjura. Pourtant, la wilaya génère d’énormes impôts par les activités professionnelles de plus de 53.000 opérateurs affiliés au registre du commerce. Il s’agit de pas moins de 650 millions de dinars. Il est impératif donc, de l’avis des spécialistes, que les pouvoirs publics prêtent main forte aux investisseurs déjà existant et aux investisseurs potentiels. Les responsables de la chambre du commerce estiment que, compte tenu du lourd passif que la wilaya de Tizi Ouzou a vécu, il serait impératif de la faire bénéficier de mesures incitatives à l’investissement privé car un retard énorme est à rattraper. En moyenne, la région est dotée de 6,5 entreprises pour 1.000 habitants contre plus de 11 entreprises pour 1.000 habitants dans les autres wilayas. Quant au taux de chômage officiel, qui est sans doute loin de refléter la réalité, il est de 18 %. 58 % de la population de la wilaya a moins de trente ans. Au sujet des zones d’activité de la wilaya, elles se trouvent tout simplement dans un état d’abandon. Pour les réhabiliter, une enveloppe de pas moins de 10 milliards de dinars est indispensable. Un plan spécifique est revendiqué par ailleurs par les élus à l’assemblée populaire wilayale (APW) et ce, à l’instar des régions des Haut-Plateaux. Pour rappel, la wilaya de Tizi-Ouzou est classée comme zone au massif montagneux avec un relief accidenté. Les industriels de la wilaya attendent avec impatience leur part de l’enveloppe de 386 milliards de dinars annoncés par le ministre de l’Industrie. Cet argent servira à la mise à niveau des petites et moyennes entreprises. Aussi, il est attendu l’octroi de 100 milliards de centimes affectés au fonds local de l’investissement.