Dans le cadre des activités du café littéraire de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, l’auteure Djoher Amhis Ouksel a été invitée par l’organisateur Malik Amirouche à partager ses connaissances au sujet de l’œuvre romanesque de Tahar Djaout avec le public de Tizi-Ouzou. C’est d’ailleurs un public connaisseur qui était dans la salle du Petit théâtre.
Parmi l’assistance, certains ont fait montre d’une maîtrise remarquable des romans de Tahar Djaout. Il a été donc question de parler plus du romancier. C’est du moins ce qui a été affirmé par la conférencière qui a indiqué qu’elle aurait pu parler du poète ou du journaliste prestigieux. Mais, a-t-elle ajouté, les trois facettes de Djaout se rejoignent en réalité et il n’y a pas de réelle dissociation entre elles. Djouher Amhis n’a pas non plus manqué de faire un certain parallèle subjectif avec d’autres écrivains comme Malek Haddad et Mohamed Dib qui ont fait le choix d’écrire dans la langue du colon, la langue française. Mais, Djoher Amhis a cité Kateb Yacine qui disait, selon elle, qu’il écrivait en français pour dire aux Français qu’il n’était pas français. Avec un esprit synthétique indéniable, Djoher Amhis a su revisiter l’ensemble des romans de Tahar Djaout et ce, en l’espace d’une heure. A partir de l’Exproprié, premier roman de l’enfant d’Oulkhou jusqu’aux Vigiles, en passant par Les chercheurs d’os, l’Invention du désert et le Dernier été de la raison, Djouher Amhis a su restituer toute une production romanesque basée sur une écriture très forte et un lexique riche que tout le monde reconnait à Tahar Djaout.
En parlant de ce dernier, le regrettable impair commis par Tahar Ouattar au lendemain de l’assassinat de Djaout revient presque toujours à la charge. Tahar Ouattar avait affirmé au lendemain de l’assassinat de Djaout que ce dernier était une perte pour la France. La modératrice des débats a regretté ces propos d’autant plus, dit-elle, que Ouettar a écrit de bon livres qu’elle a lus et appréciés.
La rencontre a été l’occasion pour des universitaires présents dans la salle d’apporter des témoignages vivants sur Tahar Djaout car ils ont eu la chance de le côtoyer. La chance, c’est aussi celle d’écouter Djoher Amhis lire des extraits pathétiques des romans de Tahar Djaout, l’objectif de l’oratrice, entre autres bien sûr, consiste à faire aimer la lecture aux jeunes.
Par : L. B.