Ce furent sans doute les 40 minutes les plus tendues de sa présidence. À l’issue d’une opération éclair, la radio grésille : « Geronimo-E KIA », Geronimo -nom de code pour désigner Ben Laden- enemy killed in action (ennemi tué en action).» Obama et ses conseillers, réunis dans la Situation room de la Maison Blanche, peuvent respirer. Le succès de la mission était pourtant loin d’être assuré. Après des années passées à identifier le fameux «coursier» de Ben Laden, puis des mois de contre-espionnage pour accumuler le maximum d’informations sur la résidence fortifiée d’Abbotabad, Obama a dû prendre la décision. Etre le «commander in chief». Sans avoir la certitude que l’ennemi public numéro 1 se trouvait bien sur place. Avec les risques d’un fiasco similaire à celui de l’intervention ratée lors de la crise des otages en Iran, en 1980.