Le service de radiothérapie du centre hospitalo-universitaire de Constantine (CHU) fonctionne au ralenti faute de matériel adéquat pour la prise en charge des dizaines de milliers de patients des régions est et sud-est du pays, a indiqué la drection générale de cet établissement. L’arrêt définitif depuis plusieurs jours de l’unique accélérateur nucléaire, dont dispose le CHU, n’a pas manqué de provoquer l’ire des malades qui étaient déjà excédés par l’insuffisance des prestations assurées par cet équipement «dépassé». Pour pallier la défection de cet accélérateur, indispensable pour les soins en radiothérapie et en chimiothérapie, les responsables du CHU ont dû recourir aux deux pompes à cobalt existant à l’hôpital. Cette «option sparadrap» a été instaurée pour prendre en charge un minimum de malades dont la sélection se fait en fonction de la gravité de leur cas, a indiqué à l’APS le professeur Benkadri, directeur général du CHU, faisant état de «l’impuissance» technique de ces deux appareil pour thérapie qui fonctionnent quotidiennement de 4 h du matin à minuit sans pour autant pouvoir répondre aux besoins de traitement d’un «dixième» de malades. Selon le même responsable, la réparation de l’accélérateur nucléaire, même si elle sera «très onéreuse», ne garantit pas un résultat efficace car l’équipement se trouve dans un état de «décrépitude technique très avancée». Le professeur Benkadri a également affirmé que le CHU de Constantine a bénéficié, il y a plus d’une année, d’une opération d’acquisition de trois accélérateurs nucléaires ultramodernes qui ne sont toujours pas livrés à cause de «difficultés administratives inexpliquées». La mise en fonction de ces accélérateurs nucléaires est pourtant en mesure, selon lui, de «résoudre définitivement le problème de prise en charge des malades qui se pose avec acuité au CHU de Constantine». Le directeur local de la santé et de la population (DSP), a indiqué que la défectuosité de l’accélérateur «ne le concerne ni de près ni de loin puisqu’il relève des prérogatives de la direction générale du CHU». Il a toutefois assuré que les responsables de cette structure sanitaire «ont dépêché des techniciens pour réparer cet accélérateur». Le centre anticancer du CHU de Constantine, opérationnel depuis 1989, fait face, en outre, à de multiples difficultés en matière de prise en charge, d’équipements et de personnels qualifiés, a-t-on signalé. Cette infrastructure, unique à l’échelle régionale, d’une capacité de traitement de 300 malades par mois s’occupe en réalité d’au moins 4.000 patients sans disposer des moyens humains et matériels nécessaires pour gérer le surplus, a-t-on noté.