Deux matches, deux buts, du temps de jeu regagné: l’attaquant de Marseille André-Pierre Gignac semble se dessiner une fin de saison prometteuse, après un long passage à vide qui a limité les arguments offensifs du champion de France. A Montpellier dimanche, l’ancien Toulousain a collé à l’encéphalogramme de l’équipe : totalement plat jusqu’au milieu de la seconde période, où il a perdu beaucoup de ballons et fait preuve d’agressivité mal placée, il a ensuite retrouvé du palpitant pour finir en trombe. Son égalisation est la marque d’une complicité grandissante -- déjà établie dans le vestiaire -- avec le milieu Benoît Cheyrou, dont le service magistral depuis le milieu de terrain n’a d’égal que son appel parfait dans le dos de la défense. Dans le non-match livré par l’OM devant Toulouse la semaine dernière, c’est encore lui qui, sorti du banc cette fois, avait arraché l’égalisation à la 85e minute. La manière dont il s’était adressé au virage nord du Vélodrome avait nourri la chronique... Bombant le torse, il avait harangué la foule, lançant un "et alors!", qui semblait devoir régler quelques comptes. Il est vrai que, l’avant-veille, lors du match de Ligue 2 Istres-Le Mans auquel il assistait, il avait été pris à partie, selon des témoins, par des supporteurs de l’OM lui reprochant son faible rendement. Avec 7 buts au compteur, Gignac est encore loin en effet du rendement escompté. Surtout pour un joueur acquis 16,5 M EUR.
Fantomatique
Mais après une première partie de saison fantomatique, aux causes connues (blessure, préparation tronquée, manque de discipline), il offre un autre visage. Non pas flamboyant, mais plus conforme en tout cas aux attentes. Sa dernière blessure aux adducteurs -- 15 jours d’arrêt fin février alors qu’il venait d’inscire 5 buts depuis la reprise -- semble oubliée, ce qui peut lui permettre de prétendre à une place de titulaire, comme c’était le cas dimanche. Sur la télévision du club, ses propos après le nul contre le TFC avaient d’ailleurs nourri le débat: "Je ne suis pas venu pour être un joker et entrer à la 60e minute. Je vais donc travailler car j’ai envie de jouer". L’adjoint de Deschamps, Guy Stephan, avait désamorcé devant la presse ce qui avait pu être pris comme une crise d’égo mal placée : "C’est logique qu’il souhaite jouer plus, il est venu ici avec une folle envie de s’imposer". Le lendemain, sur le site du club, le joueur s’était employé à éteindre le début de polémique: "J’aime profondément l’OM, et donc je veux toujours jouer. C’est aussi simple que cela. Je veux tout donner, être tout le temps utile, ne pas être seulement un joker. Cela ne signifie en aucun cas que je conteste les choix du coach. Ce n’est pas un caprice". Il avait aussi assuré que son attitude à l’égard des supporteurs qu’il "respecte énormément" n’était "en aucun cas une provocation". Samedi au stade de France en finale de la coupe de la Ligue devant Montpellier, l’ex-meilleur buteur de L1 (24 réalisations en 2008-2009) devrait de nouveau être aligné d’entrée. Loïc Rémy suspendu, il serait cependant placé dans l’axe, délaissant le côté gauche où il a trouvé son nouveau terrain d’expression.