Le Midi Libre - Supplément Magazine - «Avant de choisir sa contraception, un bilan de santé est obligatoire»
Logo midi libre
Edition du 23 Avril 2011



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Professeur Habel, gynécologue, au Midi Libre
«Avant de choisir sa contraception, un bilan de santé est obligatoire»
20 Avril 2011

Le Pr Habel, qui a eu l’amabilité de nous accorder cet entretien, nous explique les moyens de contraception qui existent chez nous, ainsi que leurs avantages et inconvénients, mais surtout quelle méthode choisir, selon la photologie ou le profil de la femme. Suivons le professeur dans cette remarquable intervention.

Midi Libre : La pilule est-elle un bon moyen pour contrôler sa fertilité ? C’est la préoccupation de toutes les femmes ; qu’en pensez-vous ?
Pr Habel : D’abord ce qu’il faut savoir, c’est que la pilule est efficace à 100%. Aussi, elle est très bien tolérée par la majorité des femmes. Elle permet d’avoir des cycles réguliers pour celles qui ont des cycles perturbés. Elle permet aussi d’avoir des règles moins abondantes et mois douloureuses. Pour celles qui pensent que la pilule rend stérile, je leur dis aucune inquiétude là-dessus, Dès que la femme arrête la prise de la pilule, les effets sont réversibles ; une grossesse vient systématiquement.

Vous venez d’énumérer les avantages de la pilule, cependant, quelles en sont les contre-indications ?
La pilule est contre-indiquée en cas d’hypercholéstemie, en cas d’hypertension artérielle, elle est également à proscrire dans certains cancers, particulièrement le cancer du sein, les maladies trembo-amboliques, c’est-à-dire les femmes qui souffrent de grosses varices. Et ces dernières années, les spécialistes se sont rendus compte que la pilule n’est pas compatible avec le tabac. Et comme certaines femmes en tendance à fumer, alors il faudrait qu’elles choisissent entre la pilule et la cigarette, car pilule plus cigarette égale problème cardiovasculaire.

Selon certaines idées reçues, la pilule fait grossir, donne des boutons, un risque de cancer du sein et du col de l’utérus… Qu’en dites-vous ?
Lorsque les premières pilules ont étaient lancées, elles faisaient effectivement grossir, mais grâce au progrès, les pilules modernes sont mini- dosées, elles ne font pas grossir. Cependant, il faut dire que la pilule donne un bon appétit, donc je dirais à ces femmes de faire un peu attention à ce qu’elles mangent. Pour les boutons, la pilule ne donne pas de boutons, il y a même des pilules que l’on prescrit en cas d’acné. La pilule ne risque pas également de donner un cancer du sein ou du col de l’utérus, bien au contraire, les nouvelles recherches montrent maintenant que la pilule diminue ces cancers. On pourrait donc dire que la pilule est un très bon moyen de contraception.

En cas d’intolérance à la pilule, quels sont les autres moyens contraceptifs proposés aux femmes ?
En cas d’intolérance à la pilule, nous leur proposons des stérilets. Actuellement, nous avons des stérilets modernes qui donnent de très bons résultats. Le tau d’échec et de 0%. Le stérilet est placé tout simplement à l’intérieur de la matrice. Il y a plusieurs types de stérilets, comme les stérilets classiques au cuivre, or certaines femmes se plaignent de saignement. De nos jours, nous avons mieux pour cette catégorie de femmes, à savoir des stérilets à base de progestérone qui non seulement servent de contraception mais permet tent également de régler le cycle. Donc, c’est une contraception efficace et qui règle tous ces désagréments.

Toujours selon les idées reçues, étant donné que le stérilet est un corps étranger à l’organisme, on dit qu’il peut être source d’infections ; qu’en dites-vous professeur ?
Attention, le stérilet doit être posé dans des conditions d’hygiène très rigoureuses. La pose doit se faire par un gynécologue. Si le stérilet est posé dans des conditions douteuses, il peu y avoir effectivement une infection vaginale. Sinon, le stérilet en cuivre et lui-même un antiseptique, mais bien entendu, à condition que la pose se fasse sur un col sain. Et c’est pour cela d’ailleurs qu’il est obligatoire de faire un frottis et un examen gynécologique afin d’éliminer toute infection existante déjà.

Quelles sont les contre- indications du stérilet ?
Comme on vient de le dire, on ne pose pas de stérilet en cas d’infection vaginale, de malformation de l’utérus, car non seulement il ne tiendra pas mais il y a même un risque de perforer l’utérus. Le stérilé est également à proscrire en cas d’antécédents d’une grossesse extra-utérinen, en cas de fibromes, pour celle qui n’a jamais enfanté, car en cas d’infection, il y aura un risque de stérilité. Pour les femmes sujettes aux hémorragies, on préférera un stérilet aux progestérones qui est même prescrit pour celles qui ne cherchent pas de contraception mais qui saignent ; ça donne de très bons résultats. Alors qu’autrefois lorsqu’une femme souffre d’hémorragie, il fallait procéder à des curetages, voire même l’ablation de l’utérus.

Qu’en est-il des préservatifs ?
Eh bien, c’est une méthode très peu utilisée alors que c’est une très bonne méthode. On les trouve partout, ils sont en latex. Non seulement le préservatif est un moyen contraceptif mais il protège contre les maladies sexuellement transmissibles (M.S.T), particulièrement contre le sida. D’ailleurs, c’est le seul traitement efficace pour l’heure contre cette pathologie et il ne faut pas dire que cela n’arrive qu’aux autres.

On parle de préservatifs masculins que certains hommes n’apprécient pas ; existe-t-il des préservatifs féminins ?
Effectivement, il y a des préservatifs féminins mais on en parle très peu ici en Algérie. Cependant, c’est à peu près le même que le préservatif masculin.

Et qu’appelle-t-on les méthodes locales, naturelles, retrait… ?
Les méthodes locales sont des ovules spermicides que la femme place au fond du vagin avant le rapport sexuel. Ces ovules tuent les spermatozoïdes. Cependant, prudence, ce n’est pas très efficace. Pour les méthodes naturelles, il s’agit de calculer et de s’abstenir d’avoir des rapports lors de la période d’ovulation, c’est-à-dire 5 jours avant le 14e jour du cycle et 5 jours après. Cependant, ces comptes ne sont pas fiables du tout étant donné que la femme peut ovuler à n’importe quel moment. On appelait autrefois cette méthode Ogino, mais à force d’échec, on l’appelle plutôt les bébés Ogino. Pour le «retrait» ou coït interrompu, attention ça donne souvent de mauvaises surprises. Donc, pour un couple qui ne veut pas d’enfant, on ne conseille jamais ces méthodes appelées naturelles.

Dans quel cas recourons-nous à la stérilisation avisée de contraception ?
Cette méthode est conseillée aux femmes qui ont plusieurs enfants et qui, en outre, souffrent de pathologie, tel que diabète, hypertension, problème cardio-vasculaire, varices… Souvent, nous sommes face à des situations où la grossesse même est proscrite à ces femmes qui, en outre, ne peuvent recourir à d’autres. Dans ces cas extrêmes, on propose une ligature des trompes qui se fait par célioscopie en 10 minutes, donc sans chirurgie. Cette méthode est irréversible et ce pratique selon l’indication médicale.

Le mot de la fin…
Si on veut vraiment obtenir une bonne efficacité de contraception, avant de prendre une pilule quelconque, ou autre moyen de contraception, il faut faire un bilan sanguin, clinique et hormonal. Un examen des seins et un frottis sont systématiquement demandés quel que soit l’âge de la femme. Une fois tous ces examen sont faits, on prescrit, selon le profil de chaque femme, une méthode adéquate. Ces examens permettent, en outre, de détecter une anomalie et de la traiter.

Par : Ourida Ait Ali

L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel