Le professeur en psychiatrie, Abbès Ziri, également directeur général du centre hospitalo-universitaire « Nedir Mohamed » de Tizi-Ouzou a indiqué que le CHU sera doté bientôt d’un centre de cure de désintoxication. Ce centre fait partie des treize que l’Etat a décidé d’implanter dans les quatre coins du pays afin de prendre en charge les toxicomanes. La réalisation de ces centres sera accompagnée de celle de 53 centres de désintoxication intermédiaires. Les travaux de réalisation du centre de cures de désintoxication de Tizi-Ouzou vont bon train, a rassuré le directeur.
Par ailleurs le Pr Ziri est revenu sur un autre aspect de la question, à savoir celui de la personnalité du toxicomane. Pour lui, il existe différentes théories concernant la personnalité du toxicomane. En effet, certaines hypothèses défendent l’existence d’une structure psychologique particulière chez les sujets toxicomanes (en particulier chez les héroïnomanes), qui renvoie l’image d’une personne égocentrique, impulsive, incapable de respecter les lieux, les personnes et les règles, alors que d’autres définissent la toxicomanie comme le symptôme de souffrance psychique ressentie par des sujets extrêmement variés, dont la structure psychologique n’a rien de spécifique puisqu’elle entre dans les catégories habituelles de la maladie mentale. « La toxicomanie est un phénomène multidimensionnel de nature biopsychosociale. Les phénomènes liés à la toxicomanie des jeunes ne se définissent pas par les produits utilisés, mais par les caractéristiques et la personnalité de celui qui les consomme. La problématique de la comorbidité trouble de la personnalité-toxicomanie constitue une question d’un intérêt particulier puisque les troubles de la personnalité sont fréquemment présents dans le profil de sujets ayant également un diagnostic de trouble lié à une substance psychoactive. Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas tout le monde qui devient toxicomane, et de présenter des dépendances pathologiques. Il est bon de rappeler que pour en être menacé, il faut présenter une vulnérabilité et une fragilité qui datent de bien avant la première consommation de produits psychotropes. Il s’agit souvent de perturbations de la personnalité et de l’affectivité qui émergent au moment de l’adolescence, période charnière de la vie », ajoute Abbès Ziri.
Ce dernier parle aussi de structure toxicomaniaque : Il s’agit, souvent, de sujets chez qui on retrouve des comportements de rejet et de désintérêt de la part des parents, impulsivité, intolérance aux frustrations, besoin impérieux de satisfaction, difficultés d’accéder à des relations amoureuses et sexuelles stables.