La corniche jijelienne vit un printemps à la température presque étouffante, annonciateur, c’est le moins qu’on puisse dire, d’une saison estivale où il ne sera pas un luxe de piquer une tête dans l’eau fraîche de la Méditerranée.

Des "estivants" sont d’ailleurs déjà en place, même si la météo reste encore capricieuse, le temps pouvant souffler le chaud et… le froid.
Les interminables files de voitures et de bus, venus de différentes wilayas du pays, circulant le long de la RN 43 (Béjaïa-Jijel), renseignent mieux que tout autre indicateur sur l’attrait exercé par cette contrée édénique.
Le parc animalier de Kissir, à quelques encablures à l’ouest du chef-lieu de wilaya, est également littéralement pris d’assaut par des visiteurs dont le nombre ne cesse d’augmenter en cette période de l’année. Des visiteurs, généralement estimés entre 6.000 et 8.000 personnes par jour, y sont enregistrés en ce mois d’avril.
Le parking attenant à cette structure semble ne plus pouvoir répondre aux besoins des visiteurs, contraints de se garer le long de la route, a-t-on constaté. Le gérant de cet espace aménagé a du mal à "contrôler" la situation du fait d’un déferlement sans précédent d’engins à quatre roues. Des gendarmes de la circulation routière, placés dans un carrefour névralgique, veillent à la sécurité routière et à la fluidité du trafic en cas de congestion au moment de l’arrivée des visiteurs. A l’intérieur, cela pullule de monde, surtout de bambins qui font connaissance, les yeux écarquillés, avec la riche faune qui égaye ces lieux sécurisés par des agents de la direction du parc, prompts à être à l’écoute ou satisfaire les doléances de tout visiteur. Outre un musée présentant une palette d’animaux du terroir, toute une batterie d’équipements de loisirs (balançoires, autos, avions, trampoline…) est mise à la disposition des tout-petits que les parents ont beaucoup de mal à contenir.
Dans ce parc, la restauration rapide est assurée par des kiosques gérés par des exploitants privés qui préparent, entre autres, des brochettes et des pizzas, en plus des boissons rafraîchissantes. Il est loisible de constater que ce "petit paradis", ouvert en juillet 2006, a fait son petit bonhomme de chemin pour s’affirmer et devenir un vrai pôle touristique. L’espace où vit la louve de Serbie, qui s’était récemment essayée à une "escapade" avant de retrouver ses pénates, est l’un des endroits devant lequel l’on doit jouer des coudes pour découvrir la "fugueuse".
Belle et rebelle dans ce beau panorama, la côte-ouest qui commence à Jijel pour se prolonger jusqu’à Ziama-Mansouriah, à travers rivages et virages, offrait, ce vendredi, un spectacle à couper le souffle, dopé par un temps splendide. Au loin, la mer bleue, calme avec quelques lames se brisant de temps à autre sur les rochers, est un chef-d’œuvre et une invite à des artistes plasticiens pour les mettre à l’épreuve devant leurs chevalets.
Des embarcations ont déjà pris le large pour tenter de ramener du poisson, étalé à la vente, à un jet de pierre du "Grand phare" (Ras el Afia), le long de cet axe routier. De grosses pièces, exposées sur des étalages de fortune, trouvent preneur en dépit du prix plutôt élevé. Les nombreuses petites criques, en contrebas, ont, elles, reçu leurs premiers baigneurs à la faveur d’une sensible montée du mercure, en ce jour de repos. C’est le cas aussi de la plage du Grand phare qui a connu un "baptême de trempette, cuvée printemps 2011".
Les aménagements réalisés dernièrement sur cette portion de la corniche offrent également un espace de repos d’où l’on peut contempler la beauté du paysage, notamment en fin de journée, avec le coucher du soleil que moult photographes ne peuvent s’empêcher d’immortaliser.
De ce promontoire doté de balustrades, il est aisé de trouver des bancs publics et un espace pour stationner sa voiture, sans risque de se faire cogner par d’autres conducteurs imprudents.
Il n’y a pas que les amoureux de la nature qui admirent l’horizon bleu. Des joggeurs sont également là pour s’oxygéner en arpentant l’asphalte longeant le littoral. Sportifs invétérés et avertis, ils avalent des kilomètres sur l’accotement, sous le regard, tantôt indifférent, tantôt curieux des estivants qui semblent beaucoup plus intéressés par ce don de la nature qu’est la corniche, où le bleu et le vert cohabitent dans une parfaite harmonie, telle une belle symphonie.