Il a longtemps été critiqué, moqué, pour ses bévues et son style peu académique, dans le droit-fil d’une sorte de malédiction chez les gardiens du FC Barcelone: mais depuis plusieurs saisons, Victor Valdés répond à ses détracteurs, à force d’arrêts et d’abnégation.
Samedi, stade El Madrigal de Villarreal, 86e minute. Valdes sort un réflexe improbable sur une reprise quasiment à bout portant de Cazorla. Le show avait commencé dès la 6e minute, une sortie impeccable dans les pieds de Rossi, avant une "horizontale" de grande classe sur une frappe croisée du même Rossi (12e). Son entraîneur Pep Guardiola l‘a d‘ailleurs salué à la fin du match (1-0): "Il y a eu des arrêts fondamentaux de Victor, qui ont été décisifs. C‘est une très grande victoire". Capitaine en l‘absence de Puyol et Xavi, Valdés a livré son meilleur match de la saison et confirmé ses bonnes dispositions. En 27 matches de Liga, il n‘a encaissé que 14 buts, et lorgne sur le record de Paco Liano, qui avait pris seulement 18 buts avec La Corogne lors de la saison 1993-94. Il est aussi très bien parti pour remporter son troisième "Zamora" consécutif (le quatrième au total), le trophée qui récompense le meilleur gardien du Championnat d‘Espagne. Gardien du Barça ? L‘orgie offensive des Catalans relègue dans l‘ombre le N.1, souvent contraint à des exercices physiques pour ne pas se refroidir dans une moitié de terrain pour lui tout seul, pendant que ses coéquipiers harcèlent son homologue adverse.
Passeur à l‘adversaire
Un poste qui requiert pourtant de la concentration. C‘est le péché mignon de Valdés, longtemps considéré comme un portier barcelonais par défaut. Il fait ses débuts en 2002-2003 et devient titulaire la saison suivante. Depuis, il a rompu l‘instabilité dans les buts barcelonais après le départ de Zubizarreta en 1994 (avec par ordre alphabétique les épisodes Arnau, Bonano, Busquets, Dutruel, Enke, Reina, Rüstü, Vitor Baia...). Début 2009, il traverse sa période la plus noire. Les socios du Barça se souviennent de cette passe décisive à De La Pena, qui lobait le gardien pour offrir à l‘Espanyol une victoire importante au Camp Nou (2-1). Valdés fait le dos rond et rebondit en demi-finales contre Chelsea, en se montrant impérial. "Il fait des boulettes, d‘accord, mais il est bon dans les grands matches", disent les fans du Barça quand on les pique sur le "point faible" des Blaugranas, en prenant l‘exemple de la finale de C1 contre Arsenal (2-1) et ses duels remportés face à Henry.Le même Henry ne lui en a pas tenu rigueur: une fois au Barça, il arrivait au Français de célébrer ses buts en remontant jusqu‘au nombril son short, singeant ainsi un tic de Valdés. Au fil de sa progression, Valdés devient le troisième gardien de la sélection espagnole médaillée d‘or au Mondial-2010. Mais champion du monde ou pas, comme l‘a montré le premier but encaissé contre Arsenal en 8e de finale aller où il ne bouche pas son angle, on n‘est jamais à l‘abri d‘une boulette...
Real Madrid-FC Barcelone le 16 avril
Le choc de la 32è journée du championnat d’Espagne de football, entre le Real Madrid et le FC Barcelone, aura lieu le 16 avril au stade Santiago Bernabeu (20h00 GMT), a indiqué mardi la ligue espagnole de football.
Quatre jours après ce "clasico" de la Liga, qui pourrait faire office de revanche après la claque infligée par les Blaugrana aux Merengue fin novembre (5-0), les deux équipes se retrouveront à Valence pour la finale de la Coupe du Roi.
Le FC Barcelone occupe la première place au classement du championnat avec 81 pts, à huit longueurs du Real, deuxième avec 73 pts, rappelle-t-on.