Une étude a été lancée par la Direction de la culture de la wilaya d’Illizi pour la restauration et la mise en valeur des ksour de Azelouaz et d’El Mihane, dans la ville de Djanet, a-t-on appris mardi auprès de cette direction. L’opération, inscrite au titre de l’exercice 2011 pour une enveloppe de 20 millions DA, sera réalisée en trois phases. Celles-ci consistent en la réalisation d’un diagnostic et de travaux d’urgence, l’élaboration d’analyse historique et typologique sur le secteur sauvegardé et l’avant projet du plan permanent des sites, et enfin de la rédaction finale du plan permanent des deux sites.
Une fois la phase d’étude achevée, il sera procédé à l’étape de réalisation et de restauration de ces sites historiques, et la proposition du cahier des charges aux partenaires, notamment l’Office du parc national du Tassili (OPNT) et la Direction de la restauration du patrimoine au niveau du ministère de la culture, a-t-on ajouté. L’opération de restauration retenue par les pouvoirs publics vise la remise en état des lieux, avec comme objectif et souci majeur la reconstitution de l’originalité des deux sites.
Cependant, à l’exception de quelques indications et références historiques, aucun manuscrit ou plan descriptif propre au site n’est à la disposition des spécialistes pour les aider dans leurs travaux de restauration, a-t-on signalé. Une enveloppe de 500 millions DA avait été accordée, dans le cadre du Fonds spécial des wilayas du Sud en 2006, pour la restauration de ce vestige historique, classé patrimoine mondial en 1982 et réserve mondial de la biosphère en 1986.
Ces sites objets de la restauration ont fait l’objet de plusieurs agressions provoquées par les aléas du temps, par la nature et par l’homme. Ces agressions sont à l’origine de la déstructuration des sites et la perte d’une multitude de signes et de symboles de la région, dont des portes, fenêtres, arcades et colonnes, qui sont à même d’enseigner davantage sur le modes socio-économique et politique d’avant et durant la période ottomane et sous la colonisation française, déplore-t-on. Les sites en question ont perdu un pan entier de leur originalité architecturale, selon les spécialistes. La construction de nouvelles ailes sur les flancs Est et Ouest, selon un style typiquement colonial, dont la ville de Djanet s’est imprégnée à l’époque, serait l’une des multiples violations qu’auraient subies ces sites, a-t-on expliqué. D’autres transformations ont été réalisées par la population sur l’ensemble des ailes de l’un des site. Des actes à l’origine d’une destruction structurelle et frontale du site par injonction d’éléments anticonformistes et à l’antipode de l’architecture et de l’urbanisme arabo-musulmans, estiment les mêmes spécialistes. Des experts rapportent dans leurs études que le site subit actuellement un ’’inquiétant’’ phénomène de dégradation de son corps, d’où l’urgence de sa restauration.