Alou Diarra, qui a retrouvé mardi son brassard en équipe de France en amical contre la Croatie (0-0), a livré une performance de haut niveau qui lui donne raison de "se sentir dans la peau d’un capitaine" et l’éloigne provisoirement d’un quotidien moins riant à Bordeaux. "Je me sens dans la peau d’un capitaine", avait fermement assuré lundi le récupérateur de 29 ans, évacuant toute idée de "déception" de n’avoir pas joué trois jours plus tôt contre le Luxembourg, le sélectionneur ayant repensé son milieu pour contourner le bloc d’une équipe regroupée. Mais alors que Laurent Blanc continue régulièrement d’annoncer publiquement qu’il cherche toujours son homme-lige, le Girondin, malgré les heures sombres qu’il traverse dans un club qui a de grandes chances de ne plus être le sien la saison prochaine, a frappé un grand coup contre les Croates. Alors qu’il avait les techniciens Modric et Kranjcar dans sa zone, la "sentinelle" du milieu de terrain ne s’est pas cachée, attirant à lui tous les ballons chauds. Toujours bien placé, il a ratissé un nombre impressionnant de ballons et coupé sans cesse les trajectoires, soulageant ainsi ses partenaires, même s’il a aussi finalement été averti (69). Lui qui n’a jamais caché qu’il goûte tout particulièrement le combat a d’abord dû se régaler tant le match a été heurté, avant d’être moins sollicité après le repos. Mais contrairement à sa réputation, le récupérateur affamé, dont l’entente avec Matuidi mériterait d’être revue, ne s’est pas contenté des tâches indignes pour briller. Rampe de lancement En effet, il n’a pas hésité à s’emparer par moments du jeu et à servir également de rampe de lancement pour les joueurs offensifs. Et à la 59e minute, sa tête sur corner aurait même pu décanter un match stérile. Déjà excellent en octobre contre la Roumanie, le capitaine le plus capé de Blanc fête donc en fanfare ce 5e brassard depuis septembre. Plus tôt dans le stage des Bleus, l’un des "chouchous" de Blanc, qui l’a entraîné à Bordeaux, ne s’était déjà pas défilé en expliquant qu’il solliciterait une discussion avec Ribéry et Evra, de retour après la suspension qui les avait visés pour leur implication dans le désastreux Mondial-2010. "Ils ont fait les efforts pour s’acclimater à ce groupe, à cette ambiance", a-t-il certifié après avoir également déclaré qu’ils n’avaient "pas volé leur sélection". Appelé pour la 32e fois en Bleu, lui non plus n’a pas démérité! Pourtant, il jouait gros et sa saison avec Bordeaux aurait pu le fragiliser. En octobre, il avait ainsi été suspendu six matches pour avoir bousculé un arbitre à Auxerre, un geste qui ne lui ressemble pas, et il n’avait pu retrouver le terrain que le 17 novembre en Angleterre puisque Blanc lui avait maintenu sa confiance. Cela lui avait valu de perdre sa place de titulaire et il avait dû patienter avant d’entrer en jeu. Le joli comportement des Bleus ce jour-là sans lui (2-1) aurait pu lui être préjudiciable mais finalement, il faudra compter sur le Diarra nouveau, plus que jamais bien placé pour décrocher le gros lot en juin, une fois que Blanc aura tranché. Si ce n’est pas un signe qu’il est favori, cela y ressemble bien.