Le Midi Libre - Supplément Magazine - «Les parents s’inquiètent du devenir de leurs enfants»
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Edition du 17 Mars 2011



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Madame Fatiha Ben mouffok, psychologue, au midi Libre
«Les parents s’inquiètent du devenir de leurs enfants»
16 Mars 2011

Midi Libre : Grosso modo, comment se passe la prise en charge des enfants autistes dans vos centres ?
F Ben Mouffok : De façon générale, les enfants autistes sont intégrés dans des centres, dans des classes de "stimulation". Le but de ces classes n’est pas pédagogique, mais plutôt et surtout thérapeutique, s’appuyant sur le travail autour de la relation, les identités (moi/l’autre), l’identification (les différences entre les personnes, par le nom, le sexe), des stimulations sensorielles et particulièrement le renforcement de l’autonomie tous plans confondus (habillage, hygiène, ...). Par ailleurs, l’intervention du psychologue permet de comprendre et de renforcer le travail avec l’enfant en classe et surtout auprès des parents avec l’enfant. Il travaille également différentes notions de cadre, d’espace, tout en ayant en arrière-plan ces représentations théoriques de la pathologie. Le travail auprès des parents peut se faire dans plusieurs types d’approches : individuelle ou groupale (groupe de parents), et dans ces cas, on peut s’installer, selon le degré de l’impact pathologique dans les relations parents (ou entourage) ; c’est ce que nous appelons "accompagnement parental" ou une approche purement thérapeutique (on peut aussi adopter des approches de thérapie familiale)

Donc, les mamans sont elles aussi prises en charge ?
Oui, les mamans (les parents) sont impliquées dans la prise en charge, et ceci pour plusieurs raisons :
1. Leur attitude et leur apport sont nécessaires pour l’évolution ou la régression du cas.
2. Les parents eux-mêmes sont souvent en souffrance (des problèmes familiaux ou de couple peuvent apparaître, voire même des divorces et un éclatement de la famille malgré que ette dernière garde l’aspect extérieur de famille unie), et très souvent, il s’agit de travailler des problématiques de deuil d’enfant idéal et imaginaire, et qui influence fortement les relations à l’enfant autiste
3. Depuis quelques années, des parents d’autistes, qui ont vu leurs enfants grandir (des adolescents et des adultes autistes), s’inquiètent beaucoup pour l’avenir de leurs enfants (absence quasi totale de structure d’accueil pour malade mentaux, tels des foyers, des fermes pédagogiques...)

Un mot pour conclure…
Il y a un énorme manque en matière de structures d’accueil et de formation du personnel qui intervient auprès de cette population. Pour les structures, comme nous l’avons signalé auparavant, c’est un manque très important pour les enfants et les adolescents, mais c’est une absence et un vide pour les adultes (les parents nous soulignent toujours ces inquiétudes de l’avenir : "Personne ne s’occupera de mon enfant si je meurs. Je prie toujours Dieu de le (la) voir mourir avant moi." Ces inquiétudes nous mettent toujours face à notre incapacité ce qui constitue une dure réalité pour ces parents.

Par : Ourida Ait Ali

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