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Edition du 14 Mars 2011



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Aménagement urbain à Alger
Un autre projet voué à l’échec
14 Mars 2011

L’aménagement urbain visant à éliminer définitivement toute pollution visuelle, ô combien présente dans la vie des Algérois mais aussi de tous les Algériens, n’est apparemment et malheureusement qu’un autre joli rêve duquel on s’est réveillé très tôt.

Après avoir transformé Alger la capitale en un vaste chantier pour la réhabilitation des façades de la ville, redonner de la valeur aux espaces verts, aménager les espaces commerciaux, revoilà que le désordre et l’abandon envahissent à nouveau la ville. Même la suppression de tout ce qui peut nuire à l’harmonie de la ville tels que les assiettes paraboliques, les climatiseurs, les citernes, est un projet qui est tombé à l’eau. Pourtant, pour préserver et donner à la capitale un aspect urbain cohérent et harmonieux, de nombreuses communes algéroises à l’instar de la commune d’Alger-Centre avaient entamé, début 2009, une opération visant le réaménagement de l’ensemble des façades. Un projet qui avait pourtant bien démarré, mais hélas très vite arrêté pour des raisons qu’on ignore encore. Plusieurs études urbanistiques ont été pourtant faites à travers la capitale pour lui redonner l’aspect légitime de ville moderne. Mais aussi pour rejustifier l’appellation d’Alger La Blanche galvaudée et ne reflétant plus la réalité depuis bien longtemps. Au terme de ce programme prévu pour la fin 2010 par nombreuses communes notamment celles du centre de la capitale, Alger devait retrouver sa splendeur et sa blancheur immaculée. Mais les signes ne donnent pas du tout confiance et comme tous les autres grands projets longtemps attendus, les Algérois se disent sûrs qu’Alger la Blanche restera un joli conte ou plutôt un faux espoir à donner aux enfants et aux générations futures pour s’y accrocher comme cette dernière génération qui croit toujours au met au tramway. Il ne faut pourtant que faire un petit tour pour constater cette réalité encore amère et comprendre que la pollution visuelle qui tracasse les Occidentaux et même les Orientaux depuis cette dernière décennie, «n’est autre que ce rêve américain qui colorie les nuits des Africains autrefois», nous diront des Algérois.

Beaucoup d’argent et peu de résultats
Il est important de noter cependant que l’Etat a réservé des enveloppes importantes pour ces travaux d’aménagement et d’embellissement, entamés voilà maintenant plus de deux ans au centre de la capitale. Alger-Centre, dont les responsables disent «accorder énormément d’importance à l’urbanisation des villes et au système urbain moderne avec toutes ses normes et ses exigences» et qui avaient pourtant lancé d’ambitieux projets d’aménagement urbain en plusieurs phases, voilà plus de deux ans maintenant qu’ils semblent apparemment découragés puisque depuis de nombreux mois, des chantiers d’aménagement urbain traînent encore. La commune qui avait commencé par l’embellissement des façades des immeubles avant d’arriver à celles des commerces, les trottoirs et les espaces verts, n’a malheureusement pas pu arriver jusqu’au «bout de ce rêve algérois» et les raisons ne sont toujours pas claires, puisque les responsables concernés n’en donnent aucune explication. Il est important de signaler que dans ladite commune, une commission dirigée par le bureau technique de la commune qui étudie le fameux projet d’aménagement, son financement et sa réalisation existe, mais elle semble apparemment sans efficacité. Cette commission est composée d’élus et de responsables locaux «qui connaissent parfaitement les spécificités de la commune», nous avait expliqué un responsable. En effet plusieurs façades de magasins et d’immeubles n’ayant aucune cohérence urbanistique ont été démolies par les services communaux sous la direction d’un architecte, d’un directeur de travaux publics en présence d’un élu, mais sans suite, ces façades sont toujours en chantier, augmentant davantage cette image d’incohésion et d’anarchie dans une capitale censée être le miroir de tout un pays.

Les Algérois déçus
Il faut noter qu’une première tranche de 10 milliards de centimes a été consacrée par l’État à ce projet d’harmonisation des façades pour la seule commune d’Alger-Centre. Puisque l’opération consiste en la remise en valeur des façades, mais aussi à supprimer toute ce qui peut nuire à l’harmonisation et à l’aspect urbanistique en vigueur à l’instar des assiettes paraboliques, climatiseurs ou citernes… Il faut signaler que le citoyen était bien content et s’est montré prêt à participer, sachant que de nombreux commerçants et propriétaires ont fait la concession de fermer leurs commerces pour faciliter la tâche aux autorités locales. «Nous avons trouvé toutes les facilités et même une coopération de la part des citoyens d’Alger-Centre, commerçants et habitants. Personne ne s’est opposé aux travaux, en dépit que cela soit contraignant pour les commerçants forcés de fermer leurs commerces durant les travaux», avait assuré M. Batache, responsable à la commune d’Alger-Centre. Ces mêmes citoyens qui avaient bien accueilli ces nouvelles mesures visant à leur offrir un meilleur environnement se retrouvent après plus de deux ans du lancement du projet «très déçus». «Au démarrage de tout projet, on s’attend à des résultats merveilleux qui changent non seulement le paysage d’une ville vieillie, mais aussi de tout un mode de vie, mais les pouvoirs publics font apparemment tout pour qu’on remettent les pieds sur terre et qu’on réalise que cela restera toujours un rêve», nous dira un sexagénaire algérois avant d’ajouter : «Et pourtant, c’est l’ère des nouvelles technologies et les grands moyens et dire que la vieille époque était largement meilleure». Il est important de noter aussi que la commune d’Alger-Centre n’est qu’un exemple de toute la capitale qui après avoir connu une nette amélioration en matière d’aménagement urbain, et qui a vu multiplier «momentanément» les efforts de nombreux responsables pour redonner au côté esthétique des villes «modernes» sa place retombe dans ce cercle de l’anarchie et elle se retrouve envahie de poubelles et de façades incohérentes qui nous traînent tous dans une pollution visuelle inguérissable.

Par : CHAFIKA KAHLAL

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