Le Midi Libre - Sport - «Je vais continuer à me battre»
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Edition du 8 Mars 2011



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Filippo Inzaghi :
«Je vais continuer à me battre»
8 Mars 2011

Certains préfèrent l’élégance du beau geste, d’autres n’ont que l’efficacité en tête. Filippo Inzaghi est clairement né dans la deuxième famille. On l’adore ou on le déteste, mais son style ne laisse personne indifférent. Toujours sur le fil du hors-jeu, - "il est né hors-jeu", dit même de lui Sir Alex Ferguson - l’Italien surgit de nulle part pour glisser le ballon au fond des filets dans les positions les plus improbables. Sur sa carte de visite, outre une victoire en Coupe du monde de la FifaA 2006, l’attaquant de l’AC Milan aligne une liste incroyable de buts et de trophées. Par ailleurs, il est le premier, et jusqu’à présent, le seul joueur à avoir marqué dans toutes les compétitions de club au cours d’une carrière qui l’a mené de Piacenza à Milan, en passant par la Juventus, Parme ou l’Atalanta Bergame. Opéré le 23 novembre dernier des ligaments croisés du genou gauche, il prépare activement un nouveau et étonnant comeback à l’âge de 38 ans.

Filippo, à 38 ans et malgré votre blessure, vous avez décidé de relever un nouveau défi. Quel est le secret de votre motivation et de votre longévité à ce niveau ?
C’est vrai qu’en évoluant aussi longtemps au plus haut niveau, j’ai subi plusieurs blessures qui ont failli compromettre ma carrière. Mais je n’ai jamais baissé les bras. Même dans les moments les plus difficiles, comme cela a été le cas en novembre dernier quand mon ligament croisé a cédé. Mon secret réside dans la passion et dans l’amour que j’ai pour mon métier. Je me considère comme chanceux car dans la vie, j’ai eu la possibilité de faire la chose que j’avais le plus à cœur : jouer au football. En plus, j’ai également eu la chance de remporter des tournois prestigieux comme deux Ligues des champions et d’autres trophées avec Milan.

Quand vous avez vu Ronaldo annoncer sa retraite, avez-vous eu la sensation que c’était la meilleure chose à faire pour vous aussi ?
Chaque joueur gère sa carrière comme il l’entend. Bien sûr, cela m’a fait quelque chose de voir qu’un grand champion comme Ronaldo, un des plus grands de tous les temps, décide d’arrêter le football. Cela étant, je me considère encore plus chanceux de pouvoir continuer à me battre pour revenir sur un terrain à 38 ans et de pouvoir m’appuyer sur un club, des coéquipiers et des tifosi qui m’apportent leur soutien.

Comment définiriez-vous votre style de jeu ?
Je pense que mon jeu s’appuie avant tout sur le bon tempo. C’est très important pour un joueur comme moi qui passe son temps à la limite du hors-jeu, toujours prêt à bondir vers le but adverse. Ensuite, l’instinct aide beaucoup pour envoyer le ballon au fond.

Justement, pensez-vous que cette race des buteurs d’instinct est en voie de disparition ?
L’instinct que peut avoir un footballeur fait partie de son talent. Mais au delà du talent, il faut faire preuve de beaucoup d’assiduité à l’entraînement et de beaucoup de rigueur dans la vie de tous les jours. Je crois qu’il y a de nombreux joueurs qui ont beaucoup de talent, mais qu’ils ne le cultivent pas assez. Le talent est un don qui ne doit pas être gaspillé.

Dans votre longue carrière, quel a été le joueur qui vous a le plus impressionné ?
Il y en a eu beaucoup. Mais je pense que si l’on prend en considération le rapport âge-talent, Lionel Messi est un joueur extraordinaire.

Si vous reveniez en enfance, quelle serait votre idole aujourd’hui ?
C’est difficile de citer des noms... Mais je choisirais sûrement un attaquant qui aurait des qualités semblables à une des deux idoles que j’avais quand j’étais gamin, c’est à dire Marco van Basten et Paolo Rossi.

Y a-t-il eu dans votre carrière un entraîneur qui vous a déjà demandé de travailler plus au milieu du terrain pour soulager l’équipe ?
Disons qu’en raison des caractéristiques de mon jeu, il ne m’est quasiment jamais arrivé de revenir en arrière pour aider mes coéquipiers ! Cela dit, il est normal que dans une équipe, n’importe quel joueur, au delà du registre dans lequel il évolue, s’adapte aux exigences du groupe à un moment particulier de la rencontre.

Quel a été l’entraîneur qui vous a fait la plus forte impression ?
Je me souviens avec affection de Luigi Cagni et de Bortolo Mutti. Le premier (à Piacenza lors de la saison 1994/95) pour tous les conseils précieux qu’il m’a donnés et qui m’aident encore à 38 ans pour continuer à jouer au plus haut niveau. Le second car c’est lui qui m’a lancé dans le grand bain (à Leffe lors de la saison 1992/93). Je suis également très lié avec Carlo Ancelotti que j’ai eu comme entraîneur aussi bien à la Juventus qu’à Milan et avec qui je partage des moments de joie inoubliables. De même avec "Mister" Massimiliano Allegri, j’ai tout de suite eu un bon rapport et j’espère de tout cœur gagner quelque chose pour Milan et pour lui.

Quel est le défenseur qui vous a posé le plus de problèmes ?
Il m’est arrivé plusieurs fois de me retrouver face à des défenseurs difficiles, mais si je dois donner un seul nom je dirais Paolo Maldini, que j’ai eu l’honneur d’avoir pour adversaire et avec lequel j’ai joué pendant plusieurs années à Milan, des années ou nous avons remporté là aussi des victoires inoubliables.

A votre âge, on se penche forcément sur le passé. Quel est votre meilleur et votre pire souvenir ?
Mon meilleur souvenir est sans aucun doute la finale de la Ligue des champions d’Athènes en 2007 où j’ai réussi un doublé contre Liverpool (2:1). Les plus mauvais sont liés aux nombreuses blessures qui m’ont tenu éloigné des terrains pendant longtemps. Les défaites, dans le fond, ne sont pas des mauvais souvenirs car elles font partie du jeu.

Pensez-vous toujours avoir votre place à l’AC Milan avec Robinho, Zlatan Ibrahimovic, Alexandre Pato et Antonio Cassano ?
Je vous répondrai juste que le lendemain de ma blessure, toute l’équipe est venue vers moi pour m’embrasser à Milanello. Je dois dire que j’étais ému. Je crois que mon retour ne posera aucun problème. Au contraire, cela nous donnera la possibilité d’avoir un choix encore plus important en attaque. Je veux et je crois pouvoir apporter quelque chose à cette équipe. Si je pensais être un problème, je ne jouerais pas ici.

Quand vous reverra-t-on sur un terrain ?
J’espère rapidement. Très rapidement... Maintenant, mon objectif est de rejouer pour récupérer mon record de buts dans les compétitions européennes (désormais détenu par Raul avec 71 buts, devant Inzaghi, 70).

Par : In Fifa. com

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