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MOULOUD MAMMERI RESSUSCITE
2 Mars 2011

L’écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri est revenu au devant de la scène dans la wilaya de Tizi-Ouzou au courant de toute cette semaine.

L’occasion, c’est le vingt deuxième anniversaire de son décès. Ainsi et pour marquer de façon très symbolique cet anniversaire, deux événements ont eu lieu. D’abord au niveau de maison de la culture du chef-lieu de wilaya portant le nom du romancier. Des journées culturelles ont été organisées par la direction de la culture. Elles se poursuivent toujours. En plus d’une exposition et vente d’une bonne partie des livres de Mammeri, le visiteur de la maison de la culture peut aussi assister à plusieurs conférences programmées avec des universitaires et des auteurs comme Slimane Hachi, Rachid Bellil, Abdennour Abdesselam, Said Chemakh, Malika et Idir Ahmed Zaid. Cet anniversaire est aussi une occasion de voir ou de revoir le premier long métrage en langue amazighe adapté d’un roman de Mouloud Mammeri et réalisé par Abderrahmane Bouguermouh. Il s’agit de « La Colline oubliée ». Le film est projeté tous les jours au niveau de la grande salle de spectacles du même établissement culturel. Notons toutefois qu’il était prévu aussi la projection du film «L’Opium et le bâton» mais à la dernière minute, il y a eu annulation. Dommage car la nouvelle génération n’a pas eu l’occasion et la chance de découvrir ce film consacré à la guerre d’Algérie sur le grand écran. Les journées commémoratives du vingt- deuxième anniversaire du décès, dans un accident de la circulation, de Mammeri est aussi l’occasion pour l’association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou d’organiser un concours de la meilleure dictée et ce, au profit des élèves de la région. Un concours qui est organisé annuellement par la même association avec le soutien de la direction de la culture.
L’anniversaire de la mort de Mouloud Mammeri a été aussi marqué dans sa région natale, Ath Yenni, à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. C’est l’Association culturelle Talwit qui est restée fidèle à cet événement. Elle a concocté un programme d’activités culturelles et artistiques en cours depuis quelques jours. Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherches historiques, préhistoriques et anthropologiques (CNRPAH) a animé une communication au cours de laquelle il a survolé le parcours intellectuel de Mouloud Mammeri. Slimane Hachi a annoncé que le centre qu’il dirige publiera dans les prochains jours un livre qui est un recueil des articles et des conférences animées par l’auteur de «La Traversée» depuis l’année 1956.
Rappelons que Mouloud Mammeri est l’un des tout premiers écrivains algériens. Il a signé son premier roman «La Colline Oublié» à un âge très jeune. Sa maitrise de la langue française et son érudition sont le fruit de plusieurs facteurs. D’abord Mouloud Mammeri, du fait qu’il appartenait à une famille aisée, a pu aller loin dans ses études à l’époque déjà où s’inscrire à l’école constituait un exploit. Mouloud Mammeri a de ce fait poursuivi un cursus scolaire et universitaire normal et sans interruption jusqu’à l’obtention de sa licence en littérature classique à Paris. C’est presque naturellement qu’il en arriva à l’écriture romanesque. Il publie respectivement : «La colline Oubliée», «L’Opium et le bâton», «Le Sommeil du juste» et «La Traversée». Ses romans ont été salués unanimement par la critique littéraire mais deux intellectuels algériens avaient critiqué le peu d’engagement de ses textes notamment celui de « la Colline Oubliée ». Mouloud Mammeri ne s’est pas limité à l’écriture littéraire. Il a consacré une bonne partie de sa vie à la recherche notamment dans le domaine berbère. Après des années de recherches au Sud algérien, il publia le livre L’Ahelil du Gourara pour montrer la dimension algérienne de l’identité amazighe. Il a aussi traduit et analysé les poèmes de deux grands poètes kabyles du siècle dernier, à savoir Si Mohand Ou Mhand et Cheikh Mohand Ou Lhocine. Sur la poésie kabyle, Mouloud Mammeri a publié principalement trois ouvrages de référence. Il s’agit de « Cheikh Mohand a dit », « Les poèmes de Si Mohand » et « Poèmes kabyles anciens ». L’interdiction d’une conférence qu’il devait animer à l’université de Tizi Ouzou, qui porte son nom aujourd’hui, a été à l’origine de l’éclatement des événements du printemps berbère. Mouloud Mammeri est décédé à Ain Defla le 28 février 1989. Il revenait du Maroc où il avait participé à un colloque. L.B.

Par : Lounes bougaci

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