Le Midi Libre - Société - Comment voit-on la liberté ?
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Edition du 6 Mars 2011



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Au moment où le Monde arabe est en révolution
Comment voit-on la liberté ?
5 Mars 2011

La liberté, à se fier au dictionnaire, est «la faculté d’agir selon sa volonté en fonction des moyens dont on dispose sans être entravé par le pouvoir d’autrui. Elle est la capacité de se déterminer soi-même à des choix contingents.

Elle est définie et est perçue différemment selon la psychologie du sujet : négativement : absence de soumission, de servitude, de contrainte, positivement : autonomie et spontanéité du sujet rationnel ; les comportements humains volontaires se fondent sur la liberté et sont qualifiés de libres. Cette notion est à la fois conçue comme une valeur abstraite et normative de l’action humaine et comme une réalité concrète et vécue. Au milieu de ces changements que connaît le monde autour de nous, nous avons voulu approcher la rue algérienne pour voir comme voit-on la liberté en Algérie, notamment en milieu de jeunes. Cette jeunesse qui paraît pourtant parfois à côté de la plaque, est parfois bien informée, puisque nombre de jeunes interrogés ont leur mot à dire. Avec la décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, portant sur la levée de l’état d’urgence, la rue algérienne parle beaucoup de ça, mais les avis sont divers. Mais il y a des gens qui ne savent même pas ce que c’est l’état d’urgence, ni ce que fera sa levée. Toutefois, cette jeunesse, notamment intellectuelle, accorde beaucoup d’importance aux changements que connaît tout le Monde arabe en cette période de «révolution» et parle beaucoup de «liberté». Pour certaines personnes, particulièrement celles d’un certain âge approchées dans la capitale, «nous sommes libres tant qu’il n’y a pas de colonialisme. La liberté nous a coûté très cher et El hamdoulillah, aujourd’hui nous pouvons marcher dans les rues sans avoir peur et nous pouvons dire librement ce que nous pensons», nous a dit une personne croisée à Alger-Centre. Il faut dire que de nombreux Algériens pensent tout comme ce qu’on appelle «La philosophie des lumières» que la liberté doit être bien encadrée avec les codes sociaux et doit être limitée, mais il la réduise tellement pour ne pas sortir des normes de la société parce que «la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », ou reformulé positivement, « la liberté des uns commence là où elle confirme celle des autres».
La liberté dans ce sens peut donc «constituer un attribut de l’être humain, de sa volonté, et être la condition de droits naturels ou positifs, mais aussi de devoirs». D’autres, par contre, pensent que la liberté ne doit pas prendre en considération l’autre puisque si on ne fait rien qui sort des codes sociaux «imposés», on annulera comme ça la liberté de s’opposer ou la liberté d’indifférence alors que «la liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n’est pas la liberté», nous ont dit des étudiants algériens. «Dans la plupart des pays, les citoyens possèdent la liberté de parole. Mais dans une démocratie, ils possèdent encore la liberté après avoir parlé», nous dira encore le jeune Sofiane étudiant en philosophie à l’université d’Alger. Par ailleurs, il y a une autres catégorie de personnes, — notamment les jeunes — qui pensent qu’«il faudrait que les chances d’accéder aux richesses soient égales pour tout le monde afin qu’on puisse penser aux différentes formes de la liberté», nous dira Djamel étudiant en sciences politiquse qui ajoute : « Autrement dit, une personne aisée qui ne manque de rien pourrait chercher la liberté d’expression, de penser, mais une personne pauvre ne peut réfléchir qu’à sa faim et préférait peut être même être en prison –donc privé de sa liberté- que de crever et de voir les siens crever de faim ».
C. K.

Par : CHAFIKA KAHLAL

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