La revue « Ethaqafa » éditée en langue arabe par le ministère de la Culture a consacré dans son numéro 24 de septembre 2010 un dossier spécial à la thématique « Tlemcen, capitale de la culture islamique ».
Sur 192 pages, des dizaines de photos en couleurs illustrent cette revue qui fait le point non pas sur la manifestation culturelle que la capitale des Zianides s’apprête à abriter à partir de la mi-avril prochain, mais fournit un aperçu historique et culturel de cette cité plus que millénaire de l’Algérie. A. Mohamed Mechnane, professeur à la faculté des sciences islamiques d’Alger revient dans un écrit sous le titre « la Tlemcen zianide » sur la période de son fondateur, Yaghmoracen, qui a vu l’éclosion de beaucoup d’institutions religieuses et d’éducation à l’instar des medersas « Etachfiniyya » et « Oualdi al-Imam » ainsi que de la mosquée Sidi Boumediene. De son côté, le chercheur Mahmoud Bouiyad planche sur «la vie intellectuelle au Maghreb central». Abou Zakariya Tlemçani, quant à lui, traite des «Berbères, aperçu historique sur un peuple vaillant et de grande civilisation, de science et de djihad». Le dossier sur Tlemcen qui comporte par ailleurs d’autres articles est assorti d’un certain nombre d’études ayant trait à la littérature arabe et algérienne. Outre les articles sur l’écrivain tlemcenien Mohammed Dib et sa trilogie, vous pourriez lire une étude de Mohamed Sif Islam Boufalaka, portant sur «la personnalité de l’intellectuel dans le roman arabe moderne : Approche de la vision de Mohamed al-Bardi». Pour sa part A. Tidjani publie un article intitulé «la présence du patrimoine dans le roman tunisien : le roman «Marécage» et « Les Mille et une Nuits». Quant à Ahmed Hacène, il publie une étude sous le titre «Structure de l’espace dans le conte kabyle, étude sémiotique de «la fille aux trois pouvoirs», un modèle».
La littérature pour enfants n’est pas en reste, Mohamed Saâdi lui consacre un article sous le titre «La littérature pour enfants entre l’écrivain, le récepteur et le texte». La revue comporte aussi un volet «sciences sociales». Azradj Omar y traite du postmodernisme, en donnant un résumé très succinct d’une thèse de magister qu’il a soutenue en 1994 à l’Université de Londres.
Sous l’intitulé «Approche préliminaire de la contribution des faits colonial et postcolonial, dans la formation de la pensée (postmoderne) en France», ce chercheur affirme que la pensée française dite postmoderne n’est pas la résultante exclusive des mutations qu’ont connues les référents culturels, politiques et sociaux inhérents à la société française occidentale, mais aussi la résultante des rapports de confrontation durant la période coloniale entre colonisateurs et colonisés. Autre question dont traite la revue : la main d’œuvre immigrée au sud algérien qu’elle soit d’origine interne ou étrangère.
Celle-ci est passée sous la loupe dans un article anonyme intitulé «Etude de terrain au Sud algérien (Tamanrasset-Adrar)». L’étude planche sur les raisons qui ont incité cette région du pays à s’appuyer dans tous les domaines sur la main-d’œuvre immigrée en mettant en lumière ses traits négatifs et positifs.
De son côté, Chabha Beddak, professeure au département de psychologie à la Faculté de lettres et de sciences humaines d’Alger, traite des «obstacles de la recherche en sciences sociales et humaines». Elle explique qu’à la différence des sciences naturelles qui sont plus précises du fait que ses notions sont vérifiables en laboratoire, les sciences sociales et humaines quant à elles ne le sont pas.
Rachid Khelfane, professeur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, s’intéresse, quant lui à «la charge physique et ses retombées sur l’homme en milieu de travail». Enfin I.S. propose une lecture du livre «Introduction à la sémiotique» dirigé par Nasser Abou Zid et Siza Kacem. L.G.