Le Midi Libre - Culture - «L’action théâtrale se nourrit d’une bonne formation»
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Edition du 12 Fevrier 2011



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Lakhdar Mansour, chargé de cours à l’université d’oran, au Midi Libre
«L’action théâtrale se nourrit d’une bonne formation»
12 Fevrier 2011

Le théâtre ne cesse de prendre de l’ampleur au sein des différents établissements culturels. Pour faire partie de cette dynamique culturelle, l’université d’Oran organise le mois prochain un colloque international portant sur la formation et l’enseignement du 4e art dans le Monde arabe. Dans ce contexte, le chargé de cours au sein de cette université et président du comité organisationnel, M. Lakhdar Mansouri, a bien voulu nous accorder cet entretien pour nous donner un avant goût de cette manifestation et les motivations qui l’ ont poussé à organiser cette rencontre scientifique.

Midi Libre : Pourquoi avoir  choisi pour ce colloque le thème générique «formation et enseignement théâtral dans le Monde arabe » ?
Lakhdar Mansouri : L’idée d’organiser un colloque sur la formation et l’enseignement théâtral en Algérie –Université d’Oran - était prévue lors  de notre première rencontre a Amman ( Jordanie) les 02 et 03 avril 2009 avec la participation de quelques responsables et enseignants  d’instituts d’arts dramatique arabe dont la Jordanie, l’Egypte, l’Iraq, le Maroc et l’Algérie. Cette rencontre a permis à l’ensemble de faire un constat du manque de communication et d’échanges entre ses institutions théâtrales « département et institut de théâtre » sur les plans pédagogique et scientifique. Aussi cette rencontre scientifique aura comme tâche d’élaborer deux avant-projets :
- 1er  - L’élaboration d’un avant projet Licence panarabe « L »
-2e - L’élaboration d’un avant-projet master panarabe « M »
 Ainsi que le projet de création du réseau arabe des instituts et départements d’art dramatique qui va faciliter l’échange et la coopération entre ces institutions.
 
Pensez-vous que le théâtre dit arabe existe dans cette sphère de la mondialisation et qu’il a atteint sa notoriété ?
bien sûr qu’il existe avec ses succès et ses crises, le théâtre arabe (sans limitation géographique ni raciste) a atteint son âge de maturité vu les nombreuses expériences de nos pères et mères artistes qui ont sacrifié leurs vies pour que le théâtre arabe prenne en charge sa spécificité locale à dimension universelle, en plus des aspirations des jeunes créateurs qui ont tout pour montrer leurs  expériences esthétiques en face d’une globalisations sauvage qui se débarrasse aussi facilement des cultures locales « mahaliya » et de toute réflexion  identitaire qui la contredit.
 
Pensez-vous réellement que personne ne s’est intéressé  à la didactique du théâtre arabe et à ses processus de formation, aux formules de transmission des connaissances et des compétences théâtrales ?
A mon avis la réflexion didactique dans notre pays ne touche que d’autres domaines tels que les langues, la philosophie et l’éducation en général. L’art dramatique n’a jamais posé des questions pertinentes sur ses méthodes et programmes d’enseignement qui d’ailleurs ne sont plus actualisés, vu le manque de débat et de rencontre qui touchent ce sujet. Par contre, dans les pays voisins on dénombre une multitude de rencontres qui ont touché de près à ce thème ensuite nous n’avons pas assez d’expérience dans le domaine de la formation théâtrale vu le manque de formation des formateurs et d’échanges et de coopération avec les autres pays.
 
Le théâtre arabe moderne a-t-il puisé son essence dans le théâtre occidental ou a-t-il trouvé sa voix dans son identité ?
Les deux se complètent car le théâtre puise son essence du patrimoine et de la modernité, qui demande une maturité et imagination artistiques d’idée créatrice et d’un savoir-faire afin de prendre en charge les maux de la société sur les plans social politique et psychologique.

Enfin les lacunes du théâtre arabe se trouvent-elles dans le manque de formation, d’infrastructures et de véritables politiques culturelles?
Absolument vrai, car l’action théâtrale se nourrit d’une bonne formation, « c’est la boussole de n’importe  quel don comme nous le fait répéter notre cher professeur regretté  Farès Nordinne « mon prof de théorie du drame », et aussi  d’une politique culturelle claire pragmatique et clairvoyante. Pour les infrastructures c’est aussi le gros problème des  pays arabes. On ne construit pas assez d’espaces de théâtre pour ne pas dire on ne le planifie pas dans les programmes politiques pour la culture en général. C’est le parent pauvre de la société.

Par : Kahina Hammoudi

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