Le Midi Libre - Supplément Magazine - «Je n’ai fait que restituer à la nature ce qu’elle m’avait donné»
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Farid Atroun, artiste sculpteur, au Midi Libre
«Je n’ai fait que restituer à la nature ce qu’elle m’avait donné»
19 Janvier 2011

Après nous avoir fait part de ses créations d’art, M. Farid Atroun nous a accordé un petit entretien. Ecoutons-le.

Midi Libre : Qu’est-ce qui vous a inspiré à investir dans cet art ?
Farid Atroun : Cela a commencé il y a huit ans, on allait souvent, comme toutes les autres familles, camper à la mer. Je ramassais des cailloux comme tout le monde le fait d’ailleurs. Mais moi, je ramassais peut-être un peu plus que les autres. En les ramenant à la maison, je les triais par couleur et par forme. Parfois, ce sont des trucs un peu bizarres. Au bout d’un certain temps, ma femme me dit que la maison est encombrée par ces bidules et qu’il fallait en faire quelque chose. Donc, j’ai commencé à faire un montage et quelques combinaisons. Au bout d’un certain moment, je les voyais prendre forme et donner quelque chose de très significatif.

Et comment avez-vous pris conscience qu’ils pouvaient être des œuvres d’art ?
Grâce à ma fille Amel. Un jour, elle a découvert mon "coffre-fort", et lorsqu’elle a vu ce qu’il y avait dedans, elle me supplie alors de lui donner quelque chose pour offrir à l’une de mes camarades à l’occasion de son anniversaire. Je lui ai ditalors mais comment ma fille tu vas lui offrir des cailloux ? Elle a donc insisté et je l’ai autorisé. Elle lui a offert une de mes créations et elle m’a dit que sa copine a beaucoup aimé.

Donc, vous ne vous y attendez pas qu’il y ait autant de retour ?
Du tout. Et c’est grâce à ma fille que j’ai découvert que mes objets pouvaient être appréciés. Cela a été pour moi un déclic qui m’a beaucoup encouragé et m’a poussé à exceller dans ce domaine. Donc, je me suis dis pourquoi ne pas partager ce travail avec les autres. Et c’est comme ça que c’est parti.

Avez-vous déjà fait des expositions ?
La première invitation que j’ai reçue était celle d’Arts et Culture. Et aujourd’hui, je suis très heureux de voir autant de public, hommes et femmes, tous âges confondus, s’intéresser à mes œuvres alors que je pensais vraiment qu’ils resteraient enfouis dans leur coffre pour l’éternité. Même M. Ben Saadia, de la direction Arts et Culture, a beaucoup aimé.

Que vous faut-il pour réaliser ce travail ?
La matière première je la trouve dans la nature. La nature nous offre toutes ses richesses et c’est à nous de savoir les exploiter. Je n’ai fait que ramasser du bois flotté, des galets, beaucoup de cailloux, du verres cassé et je n’ai fait que restituer à la nature ce qu’elle m’avait donné. Bien sûr, j’ai rajouté un peu de verni et de la colle, et le reste c’est dame Nature qui l’a fait ; elle est quelque part ma collaboratrice.

Quel est votre projet ?
Pour l’instant, je réalise de petites pièces, mais dans l’avenir, je voudrais réaliser des plus grandes pour garnir les vitrines, les restaurants et les hôtels. En outre, j’aimerais bien susciter d’autres jeunes qui aimeraient aller dans ce sens et leur offrir des emplois, pourquoi pas !

On voit que chaque pièce est unique en son genre ; ne pourriez-vous pas en réaliser deux ou trois identiques ?
Je ne peux pas réaliser deux pièces identiques, car dame Nature est unique. Ce qu’elle donne en forme ou en couleur n’est jamais identique.

Un dernier mot ?
Eh bien, je voudrais remercier mes enfants, particulièrement ma fille Amel,Ò qui m’a fait découvrir mon talent et c’est elle qui a été ma première fan. Elle m’a aidé énormément à m’investir dans
cet art.

Par : O. A. A.

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