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Edition du 29 Janvier 2011



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Bordj Bou-Arreridj, Forêts de Djaâfra
Des sites paradisiaques encore méconnus
29 Janvier 2011

Les dernières neiges qui ont abondamment recouvert la région de Bordj Bou-Arreridj, formant sur les hauteurs une épaisse couche de poudreuse, ont révélé un site forestier et montagneux magnifique du côté de Djaâfra non loin du chef-lieu de wilaya.

Les paysages, sublimés par le manteau blanc, paraissent tout indiqués pour le développement d’activités touristiques d’hiver, mais l’endroit manque cruellement d’infrastructures hôtelières, même parmi les plus rudimentaires comme les auberges de jeunesse, se désolent les habitants de cette région. "La neige dépasse dans certaines localités comme Bounda, El Colla et bien d’autres villages à l’architecture kabyle, nichés à flanc de montagne, plus de 50 centimètres d’épaisseur, malheureusement, l’on ne peut y accueillir des familles, des visiteurs ou des enfants dans le cadre d’un petit séjour organisé durant le week-end faute de gîtes", regrette Boubaker S., retraité.
Bien que les chemins communaux menant vers ces localités aient été dégagés par les chasse-neige en début de semaine, "rares sont les visiteurs qui sont venus admirer le magnifique panorama revêtu d’une couche immaculée que la réapparition du soleil fait scintiller", ajoute Boubaker qui jure que rien au monde ne lui fera quitter cet endroit.

Des sites encore vierges d’une beauté à couper le souffle
"La neige, malgré un soleil relativement chaud, mardi dernier, résistera sur les cimes pendant au moins quatre jours, suffisamment de temps pour offrir une bouffée d’air frais dans la forêt et permettre aux gosses de s’adonner à leurs jeux favoris", indique de son côté Abdelkader M., 60 ans, arboriculteur en charge d’un petit arpent d’oliviers. Des gîtes pour redonner vie à ces régions : Djebel Bounda (1.364 m d’altitude), Djebel Teffreg (1.326 m) et Djebel Chekbou (1.029 m) "pourraient être valorisés rien que par la construction de petits gîtes pour familles qui redonneraient un peu de vie à toutes ces zones", assure le sexagénaire qui rappelle, avec un brin de nostalgie, que de nombreuses maisons de la commune, dans beaucoup de villages, "pourtant dotées de gaz et d’électricité, ont été abandonnées par les propriétaires qui refusent cependant de les céder pour une exploitation touristique". Abdelkader assure même qu’une requête a été formulée à l’adresse des autorités locales pour la réalisation d’un petit hôtel à Djaâfra. Une requête, soupire-t-il, qui "attend toujours une réponse". A la Direction du tourisme, l’on signale qu’un projet de création d’une "forêt récréative" dans le domaine forestier de l’État, au nord de la wilaya, est "prévu", mais pour ce qui est des investissements touristiques, comme par exemple la construction d’un hôtel, ils relèvent de l’initiative privée mais malheureusement, il y a un réel manque de terrains à bâtir dans tout le nord de la wilaya.

L’État prêt à accompagner et à soutenir les initiatives locales
Tandis que les responsables de la direction de la jeunesse et des sports reconnaissent qu’il n’y a "aucun projet de réalisation d’une auberge de jeunesse pour la daïra de Djaâfra", ceux du secteur du tourisme ajoutent que l’initiative de réaliser une telle structure ou un petit hôtel est du ressort des élus locaux qui peuvent inscrire de petits projets pour le développement du tourisme dans leurs communes. Cette "sentence" est appuyée par le fait, explique ce responsable,que le ministère du Tourisme et celui de la Jeunesse "accompagnent et peuvent aider financièrement toute initiative locale, d’autant que nul n’est mieux placé que les élus locaux pour connaitre le potentiel touristique de leurs régions respectives". Le directeur du tourisme, Mounir Messaadia, va même plus loin en soulignant que son secteur a "entrepris de nombreuses actions pour tenter d’impulser le développement du tourisme dans tous les sites répertoriés de la wilaya, sans malheureusement trouver d’oreille attentive chez les élus".Peu après les chutes abondantes de neige, les hautes montagnes du nord de la wilaya n’ont reçu aucune visite de citadins, laissant les oléiculteurs savourer à sa juste valeur la poudreuse qui va, en fondant, pénétrer lentement les sols rocailleux des oliveraies, alimenter les ruisseaux, gonfler les oueds et faire rugir les rares cascades d’eau des localités de la commune de Teffreg.

Désobstruer les canaux de communication
Pour le tourisme de montagne, il faudrait peut-être, comme le souligne Salim H., un étudiant de Djaâfra préparant une licence de droit à l’université de Sétif, "attendre que les uns et les autres se résolvent à accorder leurs violons".
Pour ce jeune homme, il apparait en effet que la volonté de tirer profit des merveilleux sites de cette région "existe bel et bien, aussi bien chez les responsables de l’administration locale que chez les élus". Peut-être faudrait-il seulement "désobstruer les canaux de la communication" entre eux, conclut-il, suscitant des hochements de têtes approbateurs du retraité et de l’agriculteur.


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