Son excellence, madame Aloisia Wörgetter, ambassadrice d’Autriche à Alger, s’est enquise de l’opportunité d’organiser un match amical entre l’Autriche et l’Algérie afin de consolider les relations bilatérales entre les deux pays, un sujet en fait qu’elle a déjà abordé avec le président de la République au mois de septembre dernier.
Le temps d’un match tous se mettent au short et au maillot, avec à la clé un jeu sur le ballon qui même s’il est ritualisé, n’en autorise pas moins une liberté d’action et d’improvisation extraordinaire. Mais a contrario, les réactions que le football peut susciter peuvent être différentes selon les peuples et les cultures. Deux court-métrages documentaires autrichiens sur le thème de l’autriche et les coupes du monde, qu’il nous a été donnés de voir mardi soir, ont mis en exergue cet aspect. En effet c’est la résidence d’Autriche à Alger qui a organisé un diner-buffet agrémenté d’une projection de deux films : « Africa 11 » et « France, nous voilà». Son excellence, madame Aloisia Wörgetter, ambassadrice d’Autriche à Alger, s’est enquise de l’opportunité d’organiser un match amical entre l’Autriche et l’Algérie afin de consolider les relations bilatérales entre les deux pays, un sujet en fait qu’elle a déjà abordé avec le président de la république au mois de septembre dernier. Réalisé en 2008 par Stefan Lukacs et Tobias Müller, « Africa 11 » présente un club de football de Vienne, le New African Football Academy ( NAFA) en l’occurrence, qui se distingue par des modalités de recrutement particulières, en ce qu’il n’intègre dans ses rangs que des joueurs africains d’où le titre du film. Le club a été fondé par Emmanuel Ekeigwe, ancien joueur professionnel de football au Nigéria. Celui-ci a émigré en Autriche en 2001, en arrivant dans ce pays il a voulu jouer avec un club local mais il s’est heurté à l’ostracisme des joueurs locaux qui ont exprimé de l’aversion envers les gens de couleur. C’est donc suite à cette déception qu’il a décidé de créer un club ouvert aux Africains exilés politiques établis dans la capitale autrichienne. Petit à petit, le NAFA est arrivé à s’imposer et a fini non seulement par être admis dans la ligue de football de Vienne, mais également à s’affirmer comme pôle d’excellence par rapport aux clubs rivaux. Seuls 2 ou 3 éléments autrichiens pouvaient en faire partie. La caméra se ballade d’un pays à un autre, on voit bien, suivant la nationalité des supporters et des joueurs que les corps sont habités par une culture différente. Le tam-tam des Africains fait écho aux hourras des Européens. « Africa 11 » a reçu le prix du meilleur scénario au 30ème Festival international du film Sportif de Palerme en 2008 et le prix Golden Lion Film pour le meilleur documentaire. Le second film, « France, nous voilà !! » (Frankreich, wir kommen!!) a été réalisé en 1999 par Michael Glawogger, cette œuvre délaisse quelque peu les stades pour ne s’intéresser qu’aux réactions émotives des Autrichiens face aux réalisations de leur équipe nationale lors de la coupe du monde de football de 1998 en France. L’Autriche a joué à l’occasion contre successivement le Cameroun, le Chili, et l’Italie. Le film s’attarde sur les téléspectateurs face à la télévision qui transmet les matchs de coupe du monde, on les voit exulter quand leur équipe se débrouille et se froisser quand elle perd ou montre des signes de faiblesse. Patriotisme, solidarité, reconnaissance de l’autre tout ainsi s’y exprime dans ces instants si furtifs et si intenses. Magie du football !
L.G.