Nous nous sommes souvent interrogés sur le nouveau comportement de nos enfants chez lesquels, selon les assertions de certains, les règles de la politesse tendraient à disparaître Est-ce à dire que cette vertu du savoir-vivre est en train de disparaître dans une société en passe de perdre ses repères ? Nos chérubins sont-ils polis et sont-ils prêts à aider leur prochain ? la question mérite d’être posée même si avant de porter un jugement de valeur sur eux, on doit d’abord s’interroger sur notre rôle et ascendant surces ces enfants mis aujourd’hui sur la sellette. Il est évident que les enfants sont notre propre reflet et celui de la société dans laquelle ils évoluent, alors posons-nous la question : avons-nous reussi à inculquer à nos enfants ces vertus élémentaires du savoir-vivre ? On entend en effet souvent des adultes dire sentencieusement et avec une pointe de dédain, «les choses ne sont plus ce qu’elles étaient, les enfants de nos jours sont de plus en plus insolents. Ils n’ont plus aucun respect pour leurs aînés...» Ou encore «moi quand j’avais leur âge, j’étais bien mieux élevé et je respectais les personnes âgées». Pourtant ces mêmes enfants, paradoxalement, ne manquent pas de proposer leur aide à telle personne lourdement chargée, sortir la poubelle du voisin, s’occuper de menues courses pour les mères de famille ou les personnes âgées. On se plaint parfois de leur exubérance démesurée, qui est pourtant de leur âge, et lorsqu’ils vous bousculent dans les transports aux heures de pointe, dès que vous les fusillez du regard, en retour il vous gratifient d’un sourire angélique, bref ils ne manquent pas de vous désarmer par leur spontanéité et fraîcheur d’âme. Dans ces mêmes transports ils se lèvent toujours pour céder leurs places aux adultes. Alors peut-on vraiment dire que nos enfants ne sont pas polis ? Ce sont simplement des enfants avec certes leurs défauts et travers, mais surtout leurs innombrables qualités héritées de nous et rien ne saurait remettre cela en question. «Bon sang ne saurait mentir», nous affirme l’adage populaire. Certes il y a ces enfants qui ont développé une capacité de violence inquiétante qui nous effraie, mais n’est-on pas, chacun, un peu responsable de cela. C’est à nous d’instaurer des garde-fous et inculquer des valeurs humaines et sociales à nos enfants. Dans une société où la violence est érigée en mode de conduite ordinaire, comment peut-on s’attendre qu’un enfant nourri à cette même violence puisse encore rêver de Peter Pan, de contes de fée où le gentil l’emporte toujours sur le méchant. La société met, de nos jours, en avant la débrouillardise sur fond d’informel, les gros bras roulant des mécaniques et armés de gourdins dans les parkings informels sont devenus les nouveaux héros de nos enfants. La démission de la société et par là des parents a fait de nos enfants le reflet de notre propre violence. Il nous revient alors à nous parents et tuteurs de prendre le temps de mettre en place les jalons permettant de leur offrir la société qu’ils méritent, il faut rester à leur écoute pour tenter de comprendre leur malaise et les guider, pas à pas, patiemment, dans cet apprentissage difficile de la vie.