Le Midi Libre - Culture - La passion aux reflets de mémoire
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Edition du 22 Janvier 2011



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Collection d’objets Anciens
La passion aux reflets de mémoire
22 Janvier 2011

Collectionner d’anciens objets, timbres, pièces de monnaie, billets de banque, cartes postales ou photographies en noir et blanc, est une passion qui revêt à travers le temps un rôle de mémoire.

Le salon du collectionneur qui se tient au Centre des loisirs scientifiques d’Alger à l’initiative de l’établissement "Arts et culture" offre au visiteur, par les différents objets exposés, un panorama de souvenirs qui remontent à la fin du 18e siècle-début 20e siècle. Philatélistes, cartophiles, numismatistes et autres mordus de poterie, de bracelets, de pin’s ou de dinanderie ancienne, semblent réjouis d’avoir un espace d’exposition à leur disposition afin de partager leur passion avec un large public et de pouvoir, ainsi, vulgariser le domaine de la collection et l’initier auprès des plus jeunes. Le rayon réservé aux pièces de monnaie et de billets de banque attire lœil par les anciennes pièces argentées de 1 et de 5 centimes (appelés communément frak et doro) ainsi que par celles en bronze de 20 et 50 centimes, utilisées entre les années 1960 et la fin des années 1980. Actuellement, toutes disparues de la circulation. Des pièces qui rappellent pour certains de beaux moments d’enfance, notamment, les fêtes de l’Aïd ou du Mawlid Ennabaoui el-Charif où les parents offraient ces pièces à leurs enfants pour acheter toutes sortes de friandises et de jouets. Une époque marquée par un niveau de vie meilleur, font remarquer des visiteurs empreints de nostalgie. Les photographies et les cartes postales présentées au salon reflètent, à elles seules, quelques chapitres de l’histoire de l’Algérie depuis le début de la colonisation française jusqu’à l’indépendance. Le photographe-collectionneur Lyès Meziani, dont la collection comprend plus de 500 anciennes photographies remontant à la fin du 18e siècle-début 20e siècle d’auteurs suisses, espagnols et d’autres nationalités, a sélectionné pour l’occasion des vieilles photos qui mettent en scène le quotidien difficile de la population algérienne sous occupation coloniale.

La photographie retrace des étapes de l’histoire
A travers l’ensemble de ces photographies, la population algérienne est montrée par des jeunes garçons aux regards tristes, mal habillés et pieds nus, des femmes aux visages creux et des fillettes frappées de mines maussades, au moment où l’on voit des scènes de pique-nique, de joie et de détente chez les occupants. "Le visiteur peut constater de lui-même comment la population autochtone était traitée par le régime colonial", note le photographe, pour qui la photographie retrace l’histoire d’un peuple, d’un pays et peut servir comme outil didactique supplémentaire à l’enseignement de l’histoire dans les écoles. Le vieil Alger, célèbre par sa Casbah, mosquées, villas mauresques et souks, ne laisse pas le visiteur indifférent au vue de la panoplie d’anciennes photographies et cartes postales exposées, parmi lesquelles figure une photo du Djamaâ el-Djadid, prise en 1845 et une autre du rocher "el-Djefna", un rocher disparu, visible à l’époque au niveau de l’actuel port d’Alger. D’anciens modèles d’appareils photos munis d’objectifs, zooms et chambres noires, figurent également parmi les objets exposés ainsi que des ustensiles d’antan, comme des plateaux en cuivre, des quinquets, des chandeliers en bronze et autres moulins à café en bois d’époque.

Nécessité de création des clubs de collectionneurs
Les collectionneurs participant au salon, qui se poursuivra jusqu’au 25 janvier, fournissent des explications précis et détaillés aux visiteurs, curieux ou intéressés, sur l’origine d’un objet, sa symbolique ou son utilité à l’époque. Ils confirment ainsi une remarquable passion qui les anime depuis le jeune âge. Collectionner d’anciens objets est un "pur" plaisir, soulignent-ils, raison pour laquelle, il est nécessaire de valoriser cette pratique et la transmettre, de génération en génération, car elle revêt également un rôle de mémoire, estiment-ils. La pérennité de la collection d’objet anciens est, selon eux, du ressort des collectionneurs eux-même qui doivent entreprendre des initiatives pour ce faire. A cet égard, ils proposent, notamment, la création de clubs de collectionneurs au sein des établissements scolaires, bibliothèques municipales et maisons de jeunes, pour exposer les collections personnelles, autant que pour susciter des vocations chez le jeune public.


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