Nos grand-mères, ces gardiennes farouches des traditions ancestrales ont réussi à transmettre,à travers les âges, le rituel de Yennayer appellé «tabburt ouseggwass» porte qui s’ouvre (la porte de l’année). En effet nos aïeules, à l’approche de cet événement, entament les préparatifs. Rien n’est négligé pour que cette fête sacrée se déroule dans les meilleures conditions. Quelque semaine avant le jour «J» On s’empresse de terminer le tissage entamé de même que tout autre œuvre inachevée. Les femmes s’attèlent au nettoyage des foyers, on repeint la maison, on refait une nouvelle décoration. On achète de nouveaux ustensiles, les 3 pierres du foyer «iniyen» sont renouvelées. Le jour de Yennayer, généralement un coq, engraissé dans la basse-court exclusivement pour cette occasion, sera sacrifié au seuil des maisons. Dans la mémoire collective, ce rite a pour symbole d’emporter par le sang écoulé, les mauvais présages. Il fera donc le repas principal de la veille de Yennayer «immensi ouseggwass». On le prépare avec du couscous et «achedlouh». Ce repas du premier jour de l’an se doit d’être copieux, plusieurs autre mets seront préparés pour cette occasion, beignets crêpes, friandises… afin que l’année à venir soit plus féconde, on mange donc à satiété. Selon la mémoire collective, les âmes de nos chers disparus reviennent sur terre la veille de Yennayer. Ils seront donc évoqués et la maîtresse de maison est tenue de mettre des cuillères à leur disposition. Après ce grand souper, il est d’usage de laisser quelques grains de couscous au fond des assiettes. On évite de nettoyer le sol ce jour-là car, selon la légende, balayer contribuera chassera les biens prévus pour la nouvelle année qui débute.