La chanteuse, auteur et compositeur Iness donnera aujourd’hui son premier concert en Algérie et ce, à partir de 19h à la salle Sierra Maestra d’Alger. Installée en France, cette artiste d’origine algérienne, plus précisément de Thénia, a été élevée dans une famille de mélomanes.

Elle a très tôt découvert les musiques du monde, en débutant sa carrière en interprétant des chansons d’Alanis Morissette, de Tracy Chapman, des Beatles, de Fiona Apple, et de Sheryl Crow. Si elle a adopté la langue anglaise, c’est pour en inventer la sienne en y mêlant le kabyle, l’arabe et le français. Ses chansons sont des hymnes à l’amour à l’instar de ce sublime « capella the Fact » qui mêle l’arabe et l’anglais. Son morceau qui reprend le refrain de « Sbhan allh yaltif » dédié au maître du chaâbi Hadj M’hamed El Anka est à savourer à pleines dents. Iness a côtoyé beaucoup de stars comme Noa, Francis Lalanne, Enzo Enzo, Faudel, et David Coven, mais aussi la chanteuse yéménite Noah et a pris part à de nombreuses manifestations : Blues sur Seine (Île de France) Festival du Monde arabe (Montréal), aux USA, à Houston Texas en Floride, New York, Orlando, … Organisé par l’Etablissement Arts et Culture, le concert d’Iness devra se faire autour de son album de quatorze titres, le premier qu’elle vient du reste de sortir en France chez Maboul Music sous le titre « Inès » (Dis-lui en kabyle). Produit par Karim Albert Kook, assisté par Stephane Mellino (ex-Négresse Verte), Steve Shehan, BJ Scott d’Alabama et Jean-Philippe Rykiel, l’album sera mis en vente à Riadh el-Feth, après le concert au niveau de la boutique spécialisée en instruments de musique. L’opus réunit des morceaux mêlant les rythmes du Maghreb et le pop rock. Une belle compilation de tempos languides, tantôt joyeux, tantôt mélancoliques. Selon elle «Ça parle de tout ce qu’une femme peut rencontrer dans sa vie.» L’artiste qui dit préparer un second album, avait fait un crochet à la radio algérienne, où elle avait animé l’émission « Caravane Rock » en y développant un style personnel afin de faire connaître au large public les genres musicaux en vogue dans le pays. En débarquent en France, Iness a pu poursuivre sa carrière radiophonique en devenant chroniqueuse à « France Inter » où elle anime une émission sur la musique algérienne moderne. « Iness » est le fruit d’une rencontre avec le bluesman algérien Karim Albert kook, qui deviendra son mari. Celui-ci virtuose de la fusion pense que celle-ci n’est pas une trouvaille européenne mais qu’elle a toujours existé en terre algérienne avec cette différence qu’elle n’a pas bénéficié, du moins jusqu’à l’avènement de Gnawa Diffusion, de moyens qui aurait pu assurer sa large diffusion. Iness prépare du reste un clip sur sa chanson « Djazaïria ». Jouant sur le clavier de deux, voire trois langues, la chanteuse sait tenir en haleine ses fans qui peuvent se tirer d’affaires par le jeu de la traduction émotive dirions-nous. De ses pérégrinations à travers le monde elle a ramené cette remarque : les Américains nous ressemblent. Ils applaudissent et ne restent pas insensible à la musique.