Le Midi Libre - Société - Halte à la violence verbale
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Edition du 8 Janvier 2011



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Halte à la violence verbale
8 Janvier 2011

Remarques désobligeantes, propos agressifs… la violence verbale est une réalité. Mais elle est parfois plus insidieuse que de simples insultes. Comment désamorcer les attaques et les conflits par la parole ? Quelles sont les clefs d’un dialogue sans stress ? Nous avons tous déjà eu des mots avec quelqu’un ou fait quelques remarques pas piquées des hannetons… Pourtant, la violence verbale n’est pas uniquement dans l’échange de noms d’oiseaux… Parfois, notre manière de nous adresser à l’autre, le choix de certains mots nous rend coupable d’agression !

Non aux insultes !
Certes, vous n’êtes pas d’un naturel agressif ou même vulgaire. Pourtant, que ce soit en voiture ou devant un match de football, votre vocabulaire ne déparerait pas dans la bouche d’un charretier… Vous devez rayer les insultes de vos expressions et bannir les qualificatifs trop péjoratifs (du moins en public…). Car ne vous y trompez pas : ces mots dénotent d’une forme de violence qui est en vous. Il est normal que le comportement des autres vous agace parfois. C’est le lot de toute vie de couple ou de famille et de toute vie en société de manière générale. La proximité d’autrui nécessite justement de faire des concessions et d’accepter des comportements différents. Inutile de vous énerver contre les petites manies de votre conjoint ou de râler après votre fille qui passe plusieurs heures par semaine au téléphone !

Ne soyez plus directifs
Mais la violence verbale ne se résume pas uniquement à des gros mots ou un énervement excessif. Elle peut se cacher dans votre ton ou votre manière de vous adresser à l’autre. Certaines remarques ou certains mots sont parfois des coups violents. Ceux-ci laissent aussi des blessures, même si elles sont invisibles. Eviter ce type de comportement peut se faire par exemple selon le principe de non-directivité, décrit par Carl Rogers (psychologue américain, 1902-1987).Schématiquement, au lieu de dire à votre conjoint "arrête de mettre tes affaires partout", qui revient à l’agresser, il est préférable de parler à la première personne : "Je suis dérangé par tes affaires." Cela élimine une part de la violence et permet le dialogue.

Communication non violente
Ce principe de non-directivité a d’ailleurs été repris par Marshall Rosenberg, un élève de Carl Rogers, qui a créé sa propre discipline : la communication non violente. Dans les grandes lignes, celle-ci propose d’éliminer les agressions liées à nos modes d’expression, afin de réduire le stress de la vie quotidienne, de désamorcer l’agressivité et la colère ou de mieux écouter et comprendre l’autre. Wayland Myers, auteur d’un livre sur la communication non violente, définit trois règles à suivre lorsqu’on s’adresse à un interlocuteur. Il s’agit de décrire les faits, ne pas coller d’étiquettes ou faire de morale et mettre en lumière les sentiments et les besoins et éviter les reproches ou une attitude défensive. Demander les actions souhaitées. Ne pas utiliser les exigences, les menaces, les ordres ou la manipulation. Plusieurs formations en communication non violente sont d’ailleurs destinées aux éducateurs et aux professions en contact avec le public. A votre échelle, passer par ce type de formation peut vous sembler superflu. Néanmoins, essayez de limiter les propos trop agressifs et écoutez un peu plus l’autre. Vous verrez, communiquer sans stress, ça change la vie !


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