Située au pied du mur des monts d’Aïn Larbâa, la commune d’Afir, Kabylie maritime, à 65 kilomètres à l’est de Boumerdès, est la localité la plus déshéritée de la wilaya. Elle est composée de 23 villages et hameaux. 14.000 habitants vivotent dans cette localité purement rurale dont les paysages féeriques se marient convenablement avec les 9 km de côtes.
Ces statistiques sont rendues par les enquêtes menées dans le cadre de recensement de 2008. Afir vit grâce aux aides octroyées par l’Etat dans le cadre de différents programmes de développement PCD et FCCL, notamment. Elle a bénéficié pour l’exercice 2010-2011 d’une enveloppe de trois millions de dinars dans le cadre des PCD. Une enveloppe qui reste insuffisante par rapport aux attentes et besoins des villageois. D’ailleurs, l’APC fait face quotidiennement à de multiples difficultés à répondre aux revendications des citoyens qui réclament depuis belle lurette l’amélioration de leur cadre de vie. Hormis la route principale qui relie le chef-lieu communal et les villages avoisinants, aucune autre route ou servitude n’est bitumée presque depuis son ouverture. «Ce matelas financier ne suffit même pas pour lancer des projets de développement local inscrits au titre de la localité», nous dira le P/APC, M. Flissi. Les habitants du village B’halil, à titre illustratif, ont fermé à plusieurs reprises le siège de l’APC pour réclamer le bitumage d’un tronçon routier reliant leur localité à la route principale de la commune. Lors de notre virée, jeudi dernier, dans cette commune de Kabylie maritime, nous avons rencontré les citoyens qui n’ont pas manqué de nous faire part de leurs préoccupations quotidiennes. La principale préoccupation des villageois est le manque en eau potable, particulièrement durant l’été, où l’eau se fait très rare. Ici, le manque d’eau se pose avec acuité et les villageois trouvent d’énormes difficultés à s’approvisionner. Les citernes à eau au niveau des cages d’escaliers des bâtiments de la cité 90 logements en est la preuve édifiante cette situation. Rachid, habitant ladite cité, nous dira que rien ne donne envie d’y vivre en raison de plusieurs carences, notamment le manque d’eau, l’absence d’aire de jeux pour les enfants et les odeurs nauséabondes qui se dégagent des réseaux d’assainissement des eaux usées. Au contre-bas de ladite cité, l’APC a construit quarante locaux commerciaux dans le cadre du programme présidentiel des 100 locaux. Notre interlocuteur nous dira que les bénéficiaires desdits locaux ont squatté les endroits limitrophes des locaux, ne laissant aucun espace vierge. Au total, l’APC a érigé 40 locaux au niveau du chef-lieu communal qui sont, selon le P/APC, attribués aux jeunes chômeurs, tandis que les 60 autres sont construits au village Boumâati et Salines. Concernant le volet éducation, la commune est mal lotie en matière d’infrastructures scolaires. En dépit des bons résultats scolaires, Afir, et à l’instar de plusieurs localités de Boumerdès, n’est toujours pas dotée de lycée. Les lycéens parcourent plus de 17 km pour rejoindre les bancs du lycée de Dellys. «Fort heureusement que l’APC a déployé des bus de ramassage scolaire», nous dira un lycéen. Car, même le transport public est insuffisant et n’arrive pas à couvrir tous les villages. Le P/APC nous a informés qu’un lycée de 3.100 places sera réalisé au chef-lieu, à proximité du nouveau CEM. «Un véritable chef-d’œuvre architectural qui devra être réalisé prochainement, car toutes les démarches nécessaires ont été entamées et le bureau d’études choisi a presque fini ses travaux», nous dira le P/APC. En attendant la réalisation de ce lycée, les élèves prennent leur mal en patience. La cantine scolaire du CEM du village Zaouia est occupée par les gardes communaux. Plusieurs écoles primaires, par ailleurs, assurent des repas froids aux élèves.