La violence s’impose à un citoyen désemparé et impuissant qui ne peut malheureusement pas s’interposer sous peine d’être poignardé par ces délinquants qui n’hésiteront pas à tuer père et mère pour leur dose de came.

La violence ne cesse de prendre des proportions alarmantes autant dans les quartiers et cités populaires que dans les grandes artères de la capitale. L‘année 2010 s‘est achevée après avoir convoyé son lot de violence au quotidien, la nouvelle année, en dépit de tous nos vœux, et si rien n‘est fait pour enrayer ce phénomène, ne sera pas différente de celle qui vient de nous quitter. On est souvent horrifié en lisant les faits divers dans la presse, un jeune à la fleur de l‘âge tué pour un portable, un autre pour... 70 DA, des bureaux de poste et des bijouterie attaqués, une fillette violée, tuée et affreusement mutilée avant d‘être abandonnée dans un sachet-poubelle dans l‘un des plus grands boulevards de la capitale, un bébé de 5 ans violé par un vieux satyre de 75 ans... la liste est loin d‘être close et l‘on va d‘horreur en horreur et c‘est là une réalité que l‘on ne peut occulter, qui s‘impose à nous et s‘ s‘installe de plus en plus dans notre société. Ce qui est le plus inquiétant c‘est le fait que les délinquants s‘enhardissent au point d‘agir en plein jour.
Il était reconnu et recommandé de ne pas s‘attarder dehors après la tombée de la nuit pour éviter de mauvaises rencontres, mais à présent que les voyous ont décidé de poursuivre leurs «activités» criminelles même dans la journée, quelle solution reste-il pour le citoyen ? Aucune sauf recourir à la même violence pour se défendre. Les nombreuses situations enregistrées par les services de sécurité au cours de ces trois derniers mois, à l‘instar du hold-up à main armée du bureau de poste de Bab-Ezzouar et au terme duquel le receveur blessé par balles est aujourd‘hui dans le coma, les usagers d‘un bus urbain contraints, la semaine dernière, et sous la menace de couteaux de céder leurs maigres pécules à des personnes droguées jusqu‘aux yeux. Cela sans oublier de parler des vols à la tire qui se produisent, le plus souvent, sous le regard désemparé et impuissant des passants qui ne peuvent malheureusement s‘interposer de crainte d‘être poignardé par ces délinquants qui n‘hésiteront pas à tuer père et mère pour leur dose de came. L‘audace de ces voyous, poussée à l‘extrême peut s‘expliquer par leur mise à l‘écart dans une société qui ne peut plus prendre en charge ses enfants les vouant au désespoir et à la harga : chômage, pauvreté, des familles éclatées, des histoires communes qui se suivent et se ressemblent pour ces jeunes qui ont perdu tout espoir laissant place à une violence qui leur donne le sentiment d‘exister. Cette violence a atteint un niveau supérieur, plus agressif, plus déterminé, pour ces parias tout est permis, ce que la vie ne leur a pas donné ils le prennent par la force, le désespoir justifiant pour eux tous les moyens et dépassements. Hommes, femmes ou personnes âgées, nul n‘est à l‘abri de leurs agressions, cela peut arriver n‘importe où dans les endroits censés être les plus sûrs, ou encore en allant simplement acheter son pain. La dégradation évidente des mœurs et les conditions sociales de plus en plus difficiles, le vide culturel, une éviction précoce des bancs de l‘école et en l‘absence de toute autorité parentale, cela mène inévitablement à de tels actes, surtout sous l‘effet de la drogue, il n‘y a qu‘à voir les dépassements condamnables qui se produisent dans les stades.
Aucune localité n‘est épargnée par ce phénomène, d‘Est en Ouest et du Sud au Nord, la violence est omniprésente. Il reste à espérer que les caméras de surveillance et le renforcement des patrouilles des forces de l‘ordre réussiront à reinstaurer la sécurité oubliée depuis belle lurette par les Algérois.