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Edition du 5 Janvier 2011



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Ait Sidi Mamar (Draâ El Mizan)
Un village entre tradition et modernité
5 Janvier 2011

La vie est vraiment exceptionnelle au sein du village Ait Sidi Maamar, situé dans la commune de Frikat, près de Draa El Mizan. Il faut parcourir quarante kilomètres à partir de la ville de Tizi Ouzou pour y arriver. Comme la majorité des villages kabyles, le décor qui s’offre au visiteur est dominé par les champs d’oliveraies.

En cette période, toute la population de ce village est mobilisée pour cueillir les dernières quantités de ce fruit qui fait le bonheur des foyers mais aussi qui fait la santé de ses habitants. « Nous avons grandi en consommant régulièrement l’huile d’olive, c’est ce qui explique que la majorité se trouve aujourd’hui en bonne santé », explique un quinquagénaire habitant dans ce village depuis sa naissance et ne l’ayant jamais quitté. A Ait Sidi Maamar, la vie est belle malgré certaines difficultés de la vie quotidienne. Mais le fait que certaines traditions soient encore conservées procure de la joie, la vraie joie, à ses habitants. C’est le cas de ses deux fontaines, l’une appelée tala tamokrant et l’autre tala tamechtouht, où se rendent régulièrement les femmes pour laver le linge. On imagine aisément l’ambiance qui règnent dans ces lieux conviviaux où les femmes se rencontrent, d’abord pour assumer des tâches ménagères, mais aussi pour discuter de tout et des petits riens qui font l’existence. Ait Sidi Maammar est un tout petit village qui dispose à peine de deux épiceries, deux mosquées et un café qui travaille à mi-temps, c’est-à-dire à partir de dix sept heures environ. « Il n’ouvre à plein temps que durant le mois de Ramadan », explique un citoyen. Concernant les denrées alimentaires, les familles ont recours aux deux épiceries mais s’agissant du reste des affaires, il faudrait soit faire le déplacement à Frikat, le chef-lieu communal ou bien aller à Draa El Mizan. Et c’est là que les citoyens déplorent l’état de la route qui mène vers leur village. Cette route est dans un état carrément impraticable. Pourtant, selon les témoignages des citoyens, ce chemin a été goudronné entièrement en 2008. Mais rapidement, son état s’est dégradé et tout porte à croire que les travaux ont été bâclés comme c’est le cas dans de nombreuses autres localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour aller au chef lieu communal, le citoyen doit débourser 25 DA. Puis après, afin de se rendre à Tizi Ouzou, il faut encore débourser 50 DA. Ce qui fait qu’un aller-retour de Ait Sidi Maamar vers Tizi Ouzou revient à 150 DA. Il en résulte que tous les pères de famille qui habitent ce village et qui travaillent à Tizi Ouzou ne viennent qu’une fois par semaine, soit uniquement les week-ends. A Tizi Ouzou, ils doivent se démener tant bien que mal pour se débrouiller un petit toit. Au village, il n’y a pas de travail, ni de loisirs modernes. Les jeunes exclus de l’école sont livrés à eux-mêmes. Aucune association n’est créée pour égayer l’atmosphère. « La seule fois dans l’année où l’on fait la fête, c’est quand les résultats scolaires de fin d’année sont rendus. Alors, nous organisons une grande fête pour remettre des cadeaux aux lauréats du baccalauréat, du BEM et de l’examen de sixième », explique un autre citoyen. Les gens s’occupent bien pendant la période de la cueillette des olives et l’ennui baisse sensiblement. La majorité des familles s’adonne à l’agriculture pour contribuer à alléger les charges du père qui travaille dehors. Cette année, le village Ait Sidi Maamar a eu l’avantage d’être raccordé au gaz naturel. Ce qui fait que ses habitants passent le premier hiver avec ce moyen moderne de chauffage. Mais le problème de l’alimentation se pose dans cette région qui ne voit l’eau couler des robinets qu’une fois par semaine même en plein hiver. Heureusement qu’il y a des puits et les deux fontaines sus citées pour parer à cet écueil. Les enfants scolarisés ne sont pas gâtés puisqu’ils parcourent de longues distances afin d’arriver le matin à l’école. Les petits enfants fréquentent l’école primaire « Titouche Said » et les autres suivent leur scolarité soit au CEM « Arezki Sellam » ou au CEM « Base 4 ». Il faut aux enfants plus de trente minutes de marche pour arriver à leurs classes. Heureusement que la marche est très bénéfique pour la santé !

Par : LOUNES BOUGACI

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