Le Midi Libre - Culture - Les films ignorent l’avant-colonisation
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Edition du 5 Janvier 2011



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Cinéma algérien
Les films ignorent l’avant-colonisation
5 Janvier 2011

Quand verra-t-on un film de fiction algérien qui remonterait le temps jusqu’à la période d’avant la colonisation ? La question mérite d’être posée tant la production cinématographique algérienne depuis l’Indépendance reste marquée par la mémoire de la guerre d’indépendance si tant que l’horizon historique semble être barré par cette frontière au-delà de laquelle, il n’y aurait que des territoires du vide.

On nous annonce dans le cadre de la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique » le premier tour de manivelle d’un documentaire-fiction donné dimanche à Taghit dans la wilaya de Béchar, sur la vie et l’œuvre de Cheikh Abdelkrim El Maghili Tilimssani, un savant algérien ayant vécu au XIIIème siècle. Serait-ce le début de quelque chose ?
Faut-il s’étonner dès lors du fait que le ministère de la Culture ait prévu une disposition de loi relative au cinéma qui soumet les producteurs à l’autorisation de la tutelle au cas où ces derniers voudraient réaliser une œuvre cinématographique ayant trait à la guerre de libération nationale ? Au-delà de l’enjeu mémoriel, et de la légitimité aussi de cette fixation sur la nuit coloniale, force est de constater qu’il y a un déficit d’images associées à l’Algérie d’avant la colonisation. La période turque et médiévale en général, et même d’ailleurs l’antique n’a pas capté l’intérêt des cinéastes. Une rapide revue des principaux films à caractère historique produits par l’Algérie, permet de relever la prédominance des productions traitant de la période où le pays était sous l’occupation française. Ainsi en est-il de La Nuit a peur du soleil (1965) de Mustafa Badie, du  Vent des Aurès (1966) de Mohammed Lakhdar-Hamina, de Hassan Terro (1968) de Mohamed Lakhdar Hamina , de L’Opium et le Bâton (1970) de Ahmed Rachedi, de Chronique des années de braise (1975) de Mohammed Lakhdar-Hamina (Palme d’Or au Festival de Cannes), de Arezki l’indigène  (2007) de Djamel Bendeddouche. S’il est vrai que l’inexistence d’archives historiques due à la particularité des situations socio-historiques qu’ont eu à traverser les États du Maghreb, pouvait constituer un obstacle pour la reconstitution des faits du passé antécolonial, cela n’a jamais été la principale raison qui a dû y détourner l’attention des gens du cinéma. Certes des documentaires ont tenté de « faire parler » ces périodes obscures de l’Algérie, mais ils sont loin d’atteindre la dimension des films de fiction, qui sont de nature à toucher un public beaucoup plus large. Cela dit, on nous annonce dans le cadre de la manifestation
«Tlemcen, capitale de la culture islamique» le premier tour de manivelle d’un documentaire-fiction donné dimanche à Taghit dans la wilaya de Béchar, sur la vie et l’œuvre de Cheikh Abdelkrim El Maghili Tilimssani, un savant algérien ayant vécu au XIIIème siècle. Serait-ce le début de quelque chose ? Attendons pour voir, surtout lorsqu’on sait que le genre a ses règles. Ce qui est intéressant dans ce genre de films c’est la reconstitution des faits de l’époque, avec ses éléments d’atmosphère (costume, parler, architecture, etc.) des choses sur lesquelles certainement il y aura beaucoup à redire.

Par : LARBI GRAÏNE

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