Le Midi Libre - Société - Rester «branché» en Algérie
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Edition du 3 Janvier 2011



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Rester «branché» en Algérie
3 Janvier 2011

Branché, c’est ce que veut être la majorité de nos jeunes aujourd’hui. Mais ne faut-il pas d’abord se demander, veut-on être branché sur quoi exactement ? Et comment définissent nos jeunes le mot branché ? Être branché dans le dictionnaire veut dire faire partie des gens au courant, des milieux dans le vent, des choses à la mode. Aujourd’hui, les jeunes Algériens – ceux qui font partie de la frange de 15 à 30 ans - ne sont, du moins dans leur majorité, branchés que sur la mode. Laissant les autres jeunes de cette frange dans le monde entier et en particulièrement en Occident se plonger seuls dans l’océan du Why (pourquoi), d’où prend son appellation cette frange de la société en Occident penchée plutôt « à remettre systématiquement en cause les contraintes que l’on peut lui imposer », selon les explications du sociologue américain Eric Chester. Chez nous par contre et malgré une nette volonté pour la maitrise des nouvelles technologies et de la communication censées ouvrir les horizons de nos jeunes sur la découverte et le savoir puisque tout comme les autres populations du monde occidental, le jeune Algérien a la culture Google. Il s’est habitué à obtenir sa réponse dans la seconde, et c’est pour cela d’ailleurs qu’on le taxe volontiers d’impatient. La jeunesse algérienne, et selon les conclusions acquises à travers des conversations avec les jeunes, reste plutôt «branchée» sur les acquis matériaux dont la mode : vêtements, derniers modèles de voitures, de parfums, dernières séries hollywoodienne, derniers films, dernier tube, application facebook, sites de rencontres et de Chat etc. Aussi cette nouvelle génération s’est faite un hymne, «veut tout et tout de suite», chose qui n’a sûrement pas échappé au marketing «importé» et les grandes marques via la publicité qui joue bien sur cette corde, tout produit exposé et pris bien-sûr est signification d’un jeune «branché». Aujourd’hui si tu fréquentes les discos, t’as un look plutôt hip-hop, trop décontracté, tu es sur tous les sites sociaux et de Chat, tu bois des boissons énérgitiques pour avoir la pêche, tu as fais au moins un percing, et bien d’autres «conditions», c’est que tu est un type branché. Ce sont quelques critères que des jeunes Algériens nous ont cités pour faire partie de cette nouvelles génération algérienne branchée. Ce qui est malheureux, c’est que cette jeunesse qui est dans un contexte de chômage élevé qui devrait filer très douce devant un employeur, ne fait plutôt que contester, tutoyer et bouleverser toute règle juste pour sortir de l’ordinaire et paraître différente. Un sociologue français avait dit un jour, elle est bizzare cette génération qui « accepte les e-mails pros à la maison », mais pas les horaires tardifs imprévus sur le lieu de travail. Car elle bouscule sa « recherche d’équilibre entre le bureau et la vie privée ». Et elle sidère ses aînés par sa capacité à faire plusieurs choses en même temps. « Ces jeunes qui peuvent écouter le cours, envoyer un texto sous la table et répondre juste, à une question surprise », diront des professeurs. Mais cette génération peut-elle un jour prendre les choses en main et travailler pour un avenir meilleur pour ce pays dans le but de le «brancher» sur le développement et la paix  ?

Par : C. K.

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