Ils sont nombreux les villages de la wilaya de Tizi Ouzou à endurer le calvaire de l’absence d’eau potable et ce, même en hiver.

La situation au sein du village Tigrine, dans la commune de Mekla est un peu spéciale. L’eau ne coule pas dans les robinets des foyers de ce village, mais il se trouve qu’à chaque fin de trimestre, des factures dont les sommes sont très élevées, sont envoyés aux familles. C’est du moins ce qu’affirment les responsables du Comité du village Tigrine visiblement en colère. Leur ire est générée par le fait qu’en plus de cette injustice flagrante, toutes les portes auxquelles ils frappent pour protester restent fermées. Le village Tigrine est pourtant situé à peine à trois kilomètres du chef-lieu de la commune de Mekla qui est relativement bien desservi en eau. Selon les responsables du Comité du village, les habitants du chef-lieu communal ont droit à l’eau quotidiennement au moins de 8 h à 16 h. Nos interlocuteurs s’interrogent alors sur le pourquoi de cette injustice entre les habitants de la même commune ? Selon toujours les mêmes interlocuteurs, le problème d’alimentation en eau potable dont lequel se débat leur village ne date pas d’aujourd’hui. « Depuis toujours, ça a toujours été comme ça, nous vivons avec une alimentation en eau potable très aléatoire », souligne Tewfik. De son côté, Boualem explique que l’eau n’a pas coulé dans leur robinets depuis 20 jours. « En été, la situation s’aggrave puisque nous restons jusqu’à deux mois sans eau », enchaîne-t-on. Pour parer, un tant soit peu, à cette crise d’eau, les citoyens ont souvent recours aux fontaines publiques mais ce n’est pas une solution commode quand on sait tout le temps et les efforts que cette méthode impose surtout pour les foyers qui ne sont pas dotés de véhicules, ce qui est le cas de la majorité. Les responsables du comité de village révèlent en outre que quand l’eau revient dans les robinets, c’est souvent à une heure tardive de la nuit que cela se passe, à partir de 1 ou 2 h du matin ! Le même problème affecte plusieurs autres villages de la commune de Mekla à l’instar de Tawrirt, Taliwine et Aït Aïch. Mais dans le cas de Tigrine, le problème est plus grave puisqu’en dépit de l’indisponibilité de l’eau, tous les citoyens reçoivent des factures souvent salées. Ainsi, les habitants du village en question ont reçu des factures de 3.000 à 5.800 DA pour le troisième trimestre de l’année 2010. Ce qu’aucun citoyen n’arrive à s’expliquer vu qu’il n’ont reçu que quelques gouttes d’eau. Le comité du village, suite à cette situation kafkaïenne a pris la décision de ne payer aucune facture. Ces dernières ont été toutes rassemblées et elles seront déposées au niveau de la direction de l’Algérienne des eaux de Tizi-Ouzou. Puisque, selon nos interlocuteur, leurs tentatives de régler le problème au niveau du bureau de l’Algérienne des eaux local, celui de la ville de Mekla, ont échoué. De ce fait, il a été décidé de boycotter le paiement de ces factures et de celles qui suivront et ce, jusqu’au règlement de ce problème épineux. « Certains responsables au niveau de l’ADE de Mekla nous ont répondu qu’il s’agit d’erreurs dans les facturations », ajoute-t-on. Compte tenu de la gravité des choses, les représentants du Comité de village ont décidé de saisir le ministre des Ressources en eau par écrit.