Un ex-officier de l’armée israélienne Yehuda Shaul, auteur de Briser le silence, un livre-évènement qui paraîtra en janvier 2011 à Paris, a dans un entretien publié vendredi par l’hebdomadaire français Paris-Match, dénoncé les intolérables comportements de l’armée et des colons israéliens dans les territoires occupés. Pour cet ex-officier, qui a dénoncé l’opération israélienne "Plomb durci" contre la population civile de Ghaza et quitté l’armée, l’occupation de la Palestine "ne se justifie pas", car, a-t-il dit, "elle recouvre une série d’interdictions et d’entraves inadmissibles". "Nous souhaitons en discuter maintenant. Ni au sein de l’armée ni au sein de la société civile ou politique on ne veut affronter la vérité. Et cette vérité, c’est que nous avons créé un monstre : l’occupation", a-t-il dénoncé, soulignant que l’opinion israélienne "ignore ce que signifie l’occupation militaire des territoires et le public a des clichés dans la tête qui incitent à l’approbation aveugle". "Je ne parle pas des arrestations arbitraires et des harcèlements en tout genre", a-t-il encore témoigné. Le but de cette terreur est clairement défini : "c’est de montrer la présence permanente de l’armée, de produire le sentiment d’être traqué, contrôlé, bref, il s’agit d’imposer la peur à tous dans la société palestinienne", a ajouté Yéhuda Shaul qui dénonce le fait que l’armée israélienne opère de façon "irrationnelle, imprévisible, créant un sentiment d’insécurité qui casse la routine". A une question sur l’hypothèse que de "sérieuses discussions sur la paix puissent améliore la situation dans les territoires occupés", il a répondu par la négation soulignant que "chercher à finir le conflit est une chose, finir l’occupation en est une autre. On est tous d’accord pour rechercher la paix, mais on oublie l’occupation. Or, il faut commencer par cela", a-t-il estimé. Les témoignages qu’il a par ailleurs apporté, révèlent l’incroyable impunité dont bénéficient les colons, véritables adjoints des militaires, brutalisant leurs voisins palestiniens, entraînant leurs enfants à l’agressivité et à la haine des Palestiniens. Ce soldat israélien qui n’en est pas à ses premières révélations sur les exactions infligées aux Palestiniens, indique que lui et les membres de l’ONG qu’il dirige "Briser le silence", ont été attaqués par l’armée, la société civile et la société politique. "Netanyahou nous a accusés d’avoir "osé briser le silence". Mais quel silence ?" S’est interrogé Yehuda Shoul. "C’est un silence honteux sur un scandale tonitruant ! Ils ont tout fait pour nous discréditer", a-t-il dit affirmant qu’il est "impossible d’éradiquer une population de 3,5 millions d’habitants". L’ONG "Briser le silence", a publié des témoignages accablants de soldats israéliens sur l’attaque "Plomb durci", à Ghaza de décembre à janvier 2009. "Briser je silence" est depuis sa création la cible d’une campagne de dénigrement de la part du gouvernement israélien et est bannie de tous les plateaux de télévision.